« IMMIGRANTE REÇUE »
jusqu'au 15 fév | until Feb 15
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En 1971, Anne Cherix émigre d'Europe vers le Québec et y découvre de grandes disparités culturelles. Inspirée par ses découvertes dans ce pays nouveau, elle traduit ce qui la surprend en créant des pièces murales, synthèses de ses émois, et nomme l'ensemble : Immigrante reçue (Les années '70 au Québec).
« Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître » (Refrain célèbre dans les années '70)
À l'époque, on jouait au BINGO dans les sous-sols d'églises, ce qui lui fit se remémorer la parole du Christ : « Chassez les marchands du temple… ». Autre émoi : Les Indiens, ces autochtones réunis dans des réserves… elle leur rendra visite pour ensuite créer un « châle-hommage » constitué de 310 cartes postales, qu'elle titre « Meilleur souvenir ». Et puis, elle demeure quelque peu ahurie devant les ruelles de Montréal (où jouaient les enfants) qui, alors, étaient jonchées de papiers d'emballages de bonbons, chips et autres friandises…
D'autre part, elle est émerveillée par les courtepointes que fabriquaient les grands-mères et qui étaient infiniment inspirantes. Elle crée alors, synthèse de ces deux phénomènes, une « Courtepointe de ruelle » à l'aide d'emballages desdites délicatesses comestibles. Enfin, c'est la fête de la Saint-Jean et l'euphorie des séparatistes… Mais, grande ombre au tableau, le Québec ne devient pas indépendant… Elle fabrique alors une « tapisserie », reflet de fête et de déception, qu'elle intitulera : « La prochaine fois… ».
Elle ne se voulait ni juge, ni critique, et ne faisait que jouer de son imaginaire pour illustrer certains aspects de ce Québec qui a, certes, beaucoup changé depuis lors, mais, elle se souvient… AC
Anne Cherix est une citoyenne suisse, née en 1938, et citoyenne canadienne depuis 1972. De 1962 à 1970, elle vit à Paris ou elle se consacre à la tapisserie et à l'objet mural. Elle participe à de nombreuses expositions de groupe, au nombre desquelles les Salons de la Jeune Peinture (1967; 1969) et le Salon de mai (1969) au Musée d'art moderne de la ville de Paris. En 1968, elle réalise une murale pour l'architecte Roger Taillibert. En 1970, immigration à Montréal. Cherix réalise des tapisseries et objets muraux sur le thème de immigrante. Elle se tourne ensuite vers la vidéo et en réalise plusieurs, dont De lieues en lieux (1974; 30 min.) et Que les meilleurs perdent (1976; 30 min.). En 1976 elle devient agente d'information pour l'ONU : Conférence sur les établissements humains. En 1977 elle est chargée de cours au Centre d'Arts visuels de Westmount, puis en 1980 chargée de cours à l'UQAM. De 1982 à 1984 elle dirige les Cahiers de la NCT (Nouvelle Compagnie Théâtrale). En 1984 : expo solo Légendes, Galerie de l'Université de Sherbrooke.
Cherix est deux fois boursière du Conseil des Arts du Canada (1979) (1986). Depuis 1986, elle poursuit sa recherche pour une visualisation des mots et, d'autre part, réalise quelques jeux et livres pour enfants, dont un Abécédaire (2003).
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