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Jacinthe Derasp, Paysage intérieur 2, 2012, fusain sur impression numérique, 51cm X 110cm
JACINTHE DERASP - NATALIE DRAZ - JVLYN - NAILA MAREI - CÉLIA MARQUIS - SABINA RAK - MARCO ROYAL NICODEMO - ANTHONY SAUVÉ - RAPHAËL SMITH - MATTHEW THOMSON - PATRICK VISENTIN - NICO WILLIAMS
À la genèse du projet, il y a un constat : que les objets matériels sont de plus en plus remplacés par de l’information, que ce soit l’argent papier disparaissant au profit des transactions par débit ou le livre de papier devenu livre électronique. Viennent ensuite plusieurs questions.
Quel est le rapport de l’Homme à un monde où les objets sont devenus concepts?
A-t-il la même préhension sur ce monde où le tangible se dissipe?
Quels sont les processus qui ont mené à une telle perte de substance?
L’estampe n’est pas étrangère à ce processus. Même l’imprimerie, dont le rôle a été crucial dans la distribution massive de l’information, est touchée par le phénomène. Les caractères mobiles de plomb de Gutemberg ont évolués pour devenir de nos jours des matrices d’impressions complètement digitales.
Comment l’estampe peut-elle se définir face à un tel changement de paradigme?
Ces questions ont mené à Substance où douze artistes tentent d’y réfléchir.
Natalie Draz reconstruit son corps à l’aide de moyens photographiques et le confronte avec une ville de Montréal synthétique pour cartographier son rapport au monde qui l’entoure. Avec des fragments de corps numérisés, Jacinthe Derasp crée des espaces fabuleux où se mêlent abstraction et intimité alors que les contours identitaires sont estompés. Artiste queer trans-femme, JVLYN crée des univers narratifs fantastiques où s’affrontent des personnages archétypes des identités transgenres et celles du sud des États-Unis. Naila Marei présente un triptyque autoportrait où s’affrontent les influences et les identités canoniques des cultures de laquelle elle est issue. Célia Marquis s’inspire des multitudes de photos de familles où sont documentés des évènements anodins pour créer un univers foisonnant d’informations où le spectateur est laissé à lui-même pour en recréer la structure. Sabina Rak décompose les personnes en un langage de codes et de symboles pour pouvoir en faire un portrait n’utilisant que de l’information. Marco Royal Nicodemo voit en l’Histoire une trace du rapport qu’entretient l’Homme avec le paysage, trace qu’il décompose, analyse et recombine pour donner naissance aux monuments d’une Histoire nouvelle. Les œuvres d’Anthony Sauvé sont des installations qui n’existent que dans un univers informatique et par lesquelles l’artiste tente de comprendre l’unité des structures imaginaires. Raphaël Smith s’intéresse à l’acte de nommer les choses pour se les approprier, les transformer en information pure et ainsi souligner les limites de ce processus. Matthew Thomson présente une œuvre tridimensionnelle créée de façon digitale dans laquelle le hasard et les ratés du processus informatique sont déterminants, donnant un sens nouveau à l’œuvre. Patrick Visentin crée de toutes pièces de nouvelles formes de vie digitales et s’intéresse à leur évolution, complètement coupée du monde matériel. Nico Williams jette un regard ironique sur les avancées techniques et les processus de l’art au fur et à mesure de leur avancée dans le 21ième siècle.
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