« POST-GRAFFITISME ? »
5 au 24 nov | Nov 5 to 24
vernissage 9 nov 17h00 | Nov 9 ~ 5:00PM
lacenne.com
« POST-GRAFFITISME ? » pose un regard photographique triple sur les altérations, volontaires et involontaires, que subissent les diverses formes de l’expression contestataire et de la culture populaire.
L’art de la censure interroge la pratique qui consiste à repeindre les traces de l’expression publique populaire -contestataire, artistique ou poétique. Ces murs, choisis comme tableaux urbains porteurs de cris et de pensées, sont, à court ou long terme, systématiquement repeints. Cette manœuvre, universelle, à pour but de rétablir la norme en effaçant les diverses formes de manifestations et d’expressions. Propriétaires d’immeubles ou pouvoirs publics affirment ainsi leur contrôle normatif en cherchant à plonger dans l’oubli et le déni ceux et celles que la protestation inspire.
Si ce constat critique est profond et significatif, il est aussi permis d’en rire. Car, ironie, ce sont ces mêmes censeurs qui, à leur insu, créent soit de l’art abstrait spontané, soit les conditions favorables à la répétition. D’une part apparaissent des nouvelles traces de peinture conditionnées par le contenu même de ce qui est à effacer (un mot, une phrase, un tag, une affiche, un dessin ou un graff n’ont pas les mêmes caractéristiques formelles). Ces nouvelles formes abstraites et inusitées deviennent à leur tour l’empreinte d’une parole pourtant réprimée. D’autre part, on ne peut s’empêcher de voir dans ces grands pans de murs entièrement repeints, des tableaux à nouveau vierges où de nouvelles expressions pourront se manifester.
(Dé)compositions / Paper Decays offre un regard esthétique, en composition serrée, sur les altérations qu’imposent intempéries, déchirures, recollages, arrachages et autres sur les imprimés publicitaires, culturels et populaires qui tapissent littéralement certains espaces publics. La durée de vie de l’imprimé dans l’espace public est assujettie, entre autres, au bon vouloir des acteurs de la surveillance et du contrôle mais aussi des nouvelles pensées à exprimer. À l’instar de l’art de rue, les formes imprimées de l’expression populaire ont tendance à être arrachées, remplacées, effacées. Ces altérations, comme autant de couches de peinture, d’interventions et de lignes de collages, donnent vie à des œuvres involontaires et abstraites.
Après avoir séjourné en France, à Porto et Lisbonne, à Singapour et enfin à Melbourne ces 9 derniers mois, Peggy Faye fait sa rentrée montréalaise et nous présente un nouveau pan de son travail. En solo ou en collectif, à Montréal mais aussi à Toronto et à Melbourne, pour une durée d’un mois ou le temps d’une soirée, en galeries ou dans les ruelles, en, sur et hors les murs, l’artiste multiplie les collaborations, les expositions et les publications.
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