« LIEUX MÊMES »
jusqu'au 23 mars | until March 23
agoradanse.com
Sanctuary Wood, Hill 62, Zillebeck-Ypres, Flandres, Belgique, 2007
Réalisé en France et en Belgique, entre 2005 et 2009, ce projet avait pour but de comprendre ce que la Première Guerre a laissé dans la mémoire du territoire. Ce chemin a mené Bertrand Carrière vers ce que l’on nommait le Front de l’Ouest, de la vallée de la Somme, en Picardie, en Artois dans le Pas de Calais, jusqu’en Belgique, dans les vastes champs de la Flandre. Dans ces paysages autrefois dévastés, empreints de grande noirceur, il a souhaité retrouver la part de cette lumière du Nord qu'il affectionne tant. Il y a dans ces paysages blessés, dans leur topographie toute singulière, une beauté indomptée. Après la destruction, les cris, les hurlements et les plaintes, la terre a guéri, lentement, et s’est renouvelée, la nature y ayant repris ses droits. Or, ce n’est pas tant la guerre qui est au cœur de ce parcours que la volonté de s’approprier ces paysages, afin de dépasser l’écume des faits pour activer une mémoire plus vaste, une mémoire sourde, inscrite dans le territoire. L'histoire, la mémoire, le voyage, le récit, la déambulation sont autant de paradigmes liés au temps et qui font images dans la production photographique de Bertrand Carrière, depuis les tout débuts de son parcours artistique.
This project took shape in France and Belgium between 2005 and 2009 in an attempt to understand what the First World War left behind in the collective memory of those nations. It led Bertrand Carrière to what was then known as the Western Front, from the valley of the Somme to Picardie, Artois, the Pas de Calais (Strait of Dover) and on to Belgium and Flanders Fields. In these former battlegrounds, blackened and laid to waste, he hoped to capture the special light of those northern plains, for in that damaged landscape and singular topography lies untamed beauty. After the destruction, the cries and screams, the moaning and pain, the land slowly healed and revived as nature reasserted itself. It was not so much traces of the war he was seeking as the desire to seize hold of the landscape, to get beyond the fog of facts in order to activate a far-reaching memory, a muted memory inscribed deep in the very ground. History, memory, journeys, stories and rambling are paradigms linked to time, appearing as images in Bertrand Carrier’s photography since the early days of his career as an artist.
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