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Comme mot de fin d'année, je vous laisse avec une vidéo que j'ai déjà partagée, de Gwen Stefani, qui résume bien ma pensée sur les blocages que nous pouvons rencontrer sur les chemins de la créativité. Je vous invite aussi à lire le billet que Seth Godin - gourou du marketing web - publiait ce matin sur le même topo. Quant à moi, je prends une pause et vous reviens vers la mi-janvier. À bientôt !
As a last word for this end of year, I leave you with this video that I shared before, from Gwen Stefani, that pretty well resume my thoughts on the blocages we can encounter on the creative paths. I also invite you to read the post that Seth Godin - e-marketing guru - published this morning on the same subject. As for me, I'm taking a break and will come back around mid-January. See ya!
Je vous le dis, pour pouvoir engendrer une étoile qui danse
il faut en soi-même encore avoir quelque chaos.
Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra.
Matthias Gerung, Blatt 296r: Das Tier mit den zehn Hörnern und das Tier mit den Lammshörnern, 1530-1532
En ces temps apocalyptiques où l’état de crise tient lieu de normalité, le chaos et le désordre semblent au goût du jour. À l’assurance un peu naïve en notre capacité à vaincre la noirceur de l’ignorance que nous a légué le 18e siècle a succédé un catastrophisme qui est de bon aloi d’arborer en toute chose. Les arts visuels n’y font pas exception : les crises écologique, agroalimentaire ou économique s’infiltrent dans un nombre impressionnant de propositions artistiques contemporaines.
Le travail de l’œuvre met au jour ce chaos au-delà de sa description ou de sa représentation : il est l’expression du chaos ressenti par l’artiste, comme Nietzsche l’a illustré avec force dans le Prologue de Ainsi parlait Zarathoustra : la création, le mouvement des choses, la force vitale, ne voient jour que par l’énergie chaotique au cœur de l’Homme :
Malheur ! Arrive le temps où de l’homme ne naîtra plus aucune étoile. Malheur ! Arrive le temps du plus méprisable des hommes, qui lui-même plus ne se peut mépriser.
Voyez ! Je vous montre le dernier homme.
« Qu’est-ce qu’amour ? Qu’est-ce que création ? Qu’est-ce que nostalgie ? Qu’est-ce qu’étoile ? » – ainsi demande le dernier homme, et il cligne de l’œil.1
Voir l’apocalypse, le chaos, la crise et le désordre continus dans le monde est une manière d’oublier notre propre désordre intérieur – serions-nous donc les derniers hommes ?
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10:29 dans IANIK MARCIL, MOTS | WORDS | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Musique cinétique
photo : Pascal Dufaux
L’artiste montréalais Pascal Dufaux croise pour la première fois la performance. Sa dernière création, une sculpture vidéo-cinétique, est confiée aux mains de la musicienne Belinda Campbell, créant à cette occasion une association complice entre la musique et la machine.
La performance permet de mettre l’artiste face à l’œuvre et de renouveler ainsi la relation entre les deux. Que cela soit un face-à-face frontal entre le créateur et la création ou une invitation ouverte lorsqu’un autre artiste est amené à réinvestir l’œuvre, la performance déplace le centre d’attention : de l’œuvre, il glisse nonchalamment vers la figure de l’artiste. Ici incarnée par un artiste invité, la performance de Pascal Dufaux répond à l’appel collaboratif qui apparaît souvent au détour d’une performance, occasion rêvée de revisiter l’œuvre existante.
09:40 dans CLAIRE MOEDER, COLLABORATION, INTER-DISCIPLINES, MOTS | WORDS, PERFORMANCE | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
« BRONZES »
18 jan au 17 fév | Jan 18 to Feb 17
vernissage 20 jan 14h00 | Jan 20 ~ 2:00PM
Maison de la culture Rosemont La Petite-Patrie : 6707 De Lorimier
photo : Robert Fournier
Depuis une quarantaine d’années, Charles Lemay peint des tableaux avec vigueur et conviction. Ce sont pourtant des petits bronzes qu’il expose maintenant. Sont-ce des rois africains? Des guerriers étrusques sans armes? Des humains parés de leur dignité dans une quête de réponse à la toujours présente question de la croyance en un dieu impitoyable?
jusqu'au fév 3 | until Feb 3
espacerobertpoulin.com
ZOLTAN VAEVEETE
Il y a dans les tableaux de Zoltan une originalité certaine dans la représentation chronique du comportement humain. L’espace statique de la toile est investi d’un théâtre bien particulier qui emprunte ces éléments autant à la tragédie qu’au grotesque de la BD. Le lyrisme très personnel de Zoltan ne sombre pourtant pas dans l’anachronie, car un pouvoir de transmission émotionnel certain nous guide dans ces méandres de la narration où se mêlent les thèmes de sensualité, d’érotisme, de joie et de douleur, de nostalgie et de disparition. Dans le banal et dans l’inattendu, Zoltan expose des réalités quotidiennes et les mythologies qu’elles impliquent; ces tableaux présentent des situations archétypales de notre passé comme de notre contemporanéité. Ils questionnent notre rapport au temps, à l’espace et finalement à la technique qui tend à abolir l’un comme l’autre. L’artiste offre ainsi une réflexion douce-amère sur notre condition, dans notre passé et dans le devenir de ce que nous sommes. Il nous fait pénétrer dans ce théâtre de l’intime par des plans expressifs, détaillés, qui évitent le pathos et l’emphase par un subtil décalage, une ironie bienveillante face à la condition humaine.
- Hugues Brouillet
MARC LEDUC
Le travail sur les planches n’a pas de contenu propositionnel, l’approche est intuitive, strictement physique, automatiste. L’artiste travaille sur plusieurs supports à la fois, 20 heures durant, afin d’utiliser un état de fatigue qui devient un état second dans lequel la main exécute la tâche que lui dictent les oeuvres. Chacune possède sa propre dynamique, s’échappent et se laissent rattraper, désirées et honnies. Elles entourent l’artiste d’une énergie qui commande une écriture picturale soustraite à l’activité strictement rationnelle. Cette mise en situation est une expérimentation de l’effacement de l’ego.
- Hugues Brouillet
« LA COURBE DES SITUATIONS »
10 jan au 3 fév | Jan 10 to Feb 3
vernissage 10 jan 17h30 | Jan 10 ~ 5:30PM
galeriedartdoutremont.ca
La courbe des situations est un ensemble de peintures récentes qu'Yves Tessier ajoute à sa grandissante série de situations commencées en 2001. Ce nouveau regroupement de tableaux sera installé sur le long mur en courbe de la galerie. Les situations peuvent être considérées comme des récits non séquentiels. Chaque composition dépeint une scène ordinaire qui se superpose à d'autres évènements sans hiérarchie apparente. L'observation de ses semblables, "de la tête aux orteils", est l'essence même de son travail. Toutes les compositions font l'objet de dessins préalables qui déterminent la mise en place et l'atmosphère souhaitée par l'artiste. Une fois la posture déterminée, la situation peut se mettre en place. L’artiste revendique une inspiration très forte des peintures murales de l'Antiquité et de la Préhistoire, notamment tout ce qui a trait à l'expression, aux mouvements des corps, et le recours systématique aux aplats de couleurs. Dans chacune de ces installations, c'est une communauté de gens et de scènes quotidiennes qui naviguent d'un tableau à l'autre et rendent compte d'une même humanité, malgré les ambitions et les vies si dissemblables. Tout ce petit monde est observé par l'oeil attentif et pop d'Yves Tessier qui le met en scène et nous invite à participer à cette histoire en mouvement.
11 jan au 12 fév | Jan 11 to Feb 12
vernissage 10 jan 17h00 | Jan 10 ~ 5:00PM
fofagallery.concordia.ca
JUDE GRIEBEL
« GROW APART »
Planting and Weeding, 2012
Jude Griebel explore la relation entre la sculpture figurative et la peinture à l’huile. Stimulé par les thèmes psychologiques, fantasmatiques et surnaturels, le candidat à la maîtrise ès arts plastiques dépeint des corps à divers stades de transformation. Plus précisément, il emprunte des voies métaphoriques et expérientielles pour examiner le traitement par l’imagination de notions abstraites comme la croissance, le changement et la mortalité.
Jude Griebel explores the relationship between figurative sculpture and oil painting, motivated by themes of psychology, fantasy and the supernatural. Depicting bodies in states of transformation, his work examines how our imagination negotiates abstract notions such as growth, change and mortality though metaphorical and experiential avenues.
PHILIPPE GUILLAUME
« EVERY FOOT OF THE SIDEWALK: BOULEVARD SAINT-LAURENT (2010-2012) »
Working map of Every Foot Of The Sidewalk: boulevard Saint-Laurent, 2010-2012 (détail)
Philippe Guillaume s’engage dans une triple intersection : photographie, marche et espace urbain. Pour lui, la photo et les pas sont manifestement liés à l’espace urbain. En effet, la première fixe son objectif sur la ligne d’horizon – quand, l’espace d’un instant, passé et futur du présent ne font plus qu’un –, et les seconds adoptent un rythme qui s’oppose au mouvement frénétique de la métropole moderne. Dans cette exposition augmentée du mémoire de maîtrise que Philippe Guillaume a présenté dans le cadre de son programme d’études individualisées, l’installation de l’artiste décline des documents photographiques, vidéo et référentiels.
Philippe Guillaume deals with the intersections between photography, walking and city space in his exhibition Every Foot of the Sidewalk: boulevard Saint-Laurent (2010-2012). Photography and ambulating have a conspicuous relationship to urban space – while one fixes a horizon line, where (for an instant) the present past and present future meet, the other sets a rhythm that counters the frenzy of the contemporary metropolis. Guillaume’s installation will present photography, video and reference materials in an expanded exhibition of his individualized program master’s thesis.
« GAE 2013 »
jusqu'au 26 jan | until Jan 26
galerieantoineertaskiran.com
DOMINIQUE BLAIN
Mao - Weiwei, 2012
JACYNTHE CARRIER
#2 de la série La Fabrique, 2012
MICHAEL A. ROBINSON
the origin of ideas, 2012
La galerie présente plusieurs oeuvres de Dominique Blain. composée d'une camisole d'homme à laquelle sont attachées de nombreuses médailles de guerre, Dress est accompagnée de deux nouvelles oeuvres photographiques, Mao-Weiwei et once you taste freedom it stays with you, toutes deux inspirées de l'engagement politico-artistique de l'artiste emblématique Ai Weiwei. également à la galerie, la série photographique La Fabrique de Jacynthe Carrier, récipiendaire du Prix Pierre-Ayot 2012, ainsi qu’une captivante sculpture monumentale de Michael A. Robinson intitulée The Origin of Ideas, accompagnée d'une série de dessins au letraset.
The gallery is showing several works by Dominique Blain: Dress, an important work of 1993, consisting of a men’s camisole to which are attached actual numerous war medals, two new photographic works, Mao–Weiwei and once you taste freedom it stays with you, both inspired by the iconic outspoken political artist Ai Weiwei. Also, a photographic series entitled La Fabrique by Jacynthe Carrier, winner of the Prix Pierre-Ayot 2012, and a fascinating monumental sculpture by Michael A. Robinson, The Origin of Ideas, accompanied by a series of letraset drawings.
« TACHES D’HUILE »
commissaire : Rachel Lafo
19 jan au 16 fév | Jan 19 to Feb 16
vernissage 19 jan 17h00 | Jan 19 ~ 5:00PM
oboro.net
© D. Eppley, 2012
Le travail de Dave Eppley implique de la répétition, des motifs complexes, des procédés minutieux et des matériaux et techniques insolites. La matière première de ses dessins est le ruban de vinyle souvent utilisé pour l'affichage commercial, qu'il applique directement sur la surface des murs et planchers de la galerie. Il travaille sur place, installant des compositions abstraites, complexes et vibrantes qui font écho à des aspects précis de l'architecture de l'espace. Il est attiré par les particularités des espaces d'exposition et met en valeur les recoins et les escaliers, ou les taches, cicatrices et autres défauts qui habituellement ne reçoivent pas d'attention esthétique. Chez OBORO, Eppley s'est intéressé plus particulièrement aux taches d'huile sur le plancher de la grande galerie qui témoignent de l'époque où le 4001 Berri était une salle d’exposition automobile. En appliquant les bandes de couleurs vives directement sur le mur, il fait référence aux traditions de dessin mural, à la peinture hard-edge (abstraite et géométrique) et aux couleurs et à l'éclat du Pop Art. Ses installations mènent le spectateur à travers l'espace dans un parcours qui serpente, zigzague et repart dans tous les sens.
[Adapté d'un texte de Rachel Lafo]
Involving repetition, pattern, intricate design, labour-intensive processes and often unconventional materials and techniques, Eppley’s unusual drawing material is coloured vinyl tape, most often used for commercial signs, which he applies directly to the walls and floors of galleries. He works on site, installing abstract compositions of great vibrancy and complexity that echo specific architectural features of the gallery space. He is particularly drawn to the idiosyncrasies of overlooked spatial features and often emphasizes corners, stairways, or pre-existing stains, scars, and markings that do not usually receive aesthetic attention. At OBORO, Eppley has found particular interest in oil stains on the floor of the large gallery, remnants of a time when 4001 Berri was a car showroom. Applying the tape in bands of bright colour, Eppley references the tradition of wall drawings, hard-edge, geometric, abstract paintings, and the color and vibrancy of pop art. Eppley’s installations move people through space as they twist, turn, and scatter in different directions.
[Adapted from a text by Rachel Lafo]