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12/10/2012

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Jallardbenjamin

Prenant une base économique, l'émerveillement comme pivot de l'art paraît en effet justifier le prix exorbitant de certaines œuvres. La contemplation passive (certains voudront préciser active émotivement) par le biais de la « beauté » nous permet de comprendre une certaine forme de l'interaction entre spectateur et art. Cependant, cynisme, minimalisme et frustration sont également des qualificatifs employés pour décrire l'art contemporain.
Émerveillement est inconfortable près de ses jumeaux Déception et Incompréhension. C'est pourquoi je me permets de proposer une nouvelle base à notre compréhension de l'art, la base éducative. Je comprends que ce blog focus sur ces idées économique et politique, mais ma réflexion pourrait mener quelque part.

Si nous laissons la sphère économique de côté et prenons l'éducation comme nouveau fondement, il nous est ouvert tout le monde académique. Cette approche nous oblige à laisser derrière nous la catégorie générale qu'est l'art, afin de comprendre plutôt quel milieu une œuvre tente de toucher. L'art est alors vu comme étant complémentaire à des connaissances déjà existantes et entretenant une relation dynamique avec le monde qui l'entoure, ceci ne se limitant pas à l'économie.
Ainsi, une œuvre ne permet pas simplement l'émerveillement d'un public large, mais la contribution directe et particulière à un (ou plusieurs) domaine d'étude. En disant cela, toutefois, je crois que je ne fais que répéter ce que disait dans gens comme Derrida.

Cela dit, mon observation peut sembler une critique d'un art contemporain élitiste, mais c'est un fait que l'art rassembleur est rare à notre époque.
L'art est souvent créé pour un public précis et mon point est qu'il peut être utile pour ce public en contribuant à la création de connaissance. De ce fait, la frustration dont je parlais plus tôt est créée par l'incompréhension du public face au domaine d'étude particulier qu'une œuvre utilise. De manière simplifier, le public est brusqué lorsqu'il ne peut pas comprendre une l'œuvre, à ce moment, il est loin d'être émerveillé.

En aparté, il est vrai que l'art met au défi notre conception traditionnelle de compréhension, puisqu'il est sujet à l'interprétation et à la possible appréciation par un vaste public. Loin d'être un défaut, je crois que c'est une qualité dont d'autres domaines académiques devraient prendre exemple.

Pour conclure, revenons au cabinet de curiosité, car il est un bon exemple du point que je tente de faire. Ces lieux n'étaient pas seulement des espaces de beautés pures, bien au contraire. Ils étaient des lieux d'assemblage de savoir et ils représentaient une certaine classification du monde. Ces chambres (cabinet de curiosité) ou petites valises (Wunderkammer) réunissaient des objets des quatre coins du monde (plusieurs provenant de l'Amérique qui commence à être explorée à l'époque), étaient une manière de présenter le monde. L'émerveillement dont vous parlez provient de la sensation d'acquisition de nouvelle connaissance et de réarticulation de savoir que les visiteurs ressentaient. La beauté provient d'une éducation!

Je me permets également de proposer deux lectures (formidables) complémentaires à cette discussion :

— Barbara Kirschenblatt-Gimblett "Objcet of Ethnography" Destination Culture p. 17-78.

— Isabel Yaya. "Wonders of America: The curiosity cabinet as a site of representation and knowledge" Journal of the History of Collections Vol. 20 No. 2. 2008 p.173-188

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