jusqu'au 12 oct | until Oct 12
vernissage 13 sept 17h00 | Sept 13 ~ 5:00PM
fofagallery.concordia.ca
ELIZA GRIFFITHS
« LOVE, ALIENATION, AND FREE ASSOCIATION »
Eliza Griffiths, Interval (Green Interior), oil on canvas, 2012
Amour, aliénation et association libre est le titre d’une série de tableaux et de dessins récents qui explore les enjeux et les notions de besoin personnel et social, de détachement, et d’intimité. Issu d’une matrice conceptuelle comprenant des recherches en psychologie individuelle et collective, en neuroscience, en théâtre, en film et en séries dramatiques télévisées, le langage pictural des peintures suit un modèle ouvert d’association libre appliqué aux évocations et aux connexions indirectes présentées comme forme de conversation à propos de questions existentielles et expérientielles.
Love, Alienation and Free Association is the title of a suite of recent paintings and drawings that explores issues and notions of personal and social need, estrangement, and intimacy. Originating from a conceptual matrix that includes research into individual and collective psychology, neuroscience, theatre, film and television drama, the imagery in the paintings follows an open, free associative model – one considered around evocations and indirect connections presented as a form of conversation about existential and experiential questions.
PIERRE DALPÉ « PERSONAE »
Pierre Dalpé, Jason and Shay, from the Personae series, inkjet print, 2000
Les œuvres exposées dans les vitrines du corridor York ont été puisées dans les séries Clothes Minded (1990-1996) et Personae (depuis 1997). Clothes Minded réunit des portraits environnementaux – principalement des diptyques – que j’ai entrepris en 1990 lors de mes études en photographie à l’Université Concordia. L’inspiration de ce corpus provient de mon intérêt pour les jeux entre les sexes, les stéréotypes et la théorie queer, notamment dans les écrits de Judith Butler, de Marjorie Garber et d’Esther Newton. Cette série, où je dépeins mes sujets à différentes étapes de travestisme, explore les rapports binaires entre le masculin et le féminin tout en mettant en lumière les zones grises ambiguës qui se situent entre les sexes. Au cœur de l’ensemble se situe le postulat suivant : nous manifestons une forme ou une autre de travestisme dans notre quotidien puisque notre habillement est, en soi, une construction sociale.
The works exhibited in the York Corridor Vitrines are a selection of images from two bodies of work: Clothes Minded (1990 - 1996) and Personae (1997 - ongoing). Clothes Minded is a series of environmental portraits—comprised primarily of diptychs—which I began producing in 1990 while studying photography at Concordia University. The impetus for this body of work was my interest in gender-play, stereotypes, and queer theory by writers such as Judith Butler, Marjorie Garber, and Esther Newton. This series, which featured my subjects in various stages of drag, explored the gender binaries of masculinity and femininity, while also shedding light on the ambiguous grey zones in between. At its core was the premise that we are all in various forms of ‘drag’ in everyday life since everything we wear is, in essence, a socially constructed costume.
MARIANE BOURCHEIX-LAPORTE « INTERSTITIAL STILLNESS »
Mariane Bourcheix-Laporte, Interstitial Stillness, single channel video, 2011-2012
Les espaces interstitiels sont des espaces résiduels formés au travers de l’architecture et du design d’un environnement. Constituant en quelques sortes de l’espace négatif ou des « non-lieux », les interstices sont des micro-lieux non-définis contenus à l’intérieur d’environnements organisés. Les espaces interstitiels représentent donc des vides empreints de potentiel, qui permettent de tisser de nouvelles relations entre le corps et son environnement.
Interstitial spaces are residual spaces in the architecture or physical design of a site. Being somewhat of negative or “non” spaces, interstices are non-defined micro-sites sites within a larger constructed site. They constitute pockets of potential in the urban fabric, which allow for the forging of new relationships between the body and its environment.
ELIZA GRIFFITHS
La pratique artistique de longue date d’Eliza Griffiths repose sur la création de personnages inventés dans ses peintures, ses dessins et ses installations. Fondées sur les protagonistes, ses œuvres portent sur des fictions littéraires, théâtrales ou cinématographiques qui privilégient une exploration en profondeur des personnages. Ses thèmes mettent de l’avant l’identité de genre, la sexualité, le désir et la psychologie. Au cours des dernières années, Eliza a travaillé sur des séries thématiques, amorçant chacune d’elles avec un cadre conceptuel et laissant ensuite les différentes couches de peinture déterminer la forme et le contenu de ses créations. Dans cette récente série d’œuvres, des psychodrames épurés et centrés sur les personnages sont contrebalancés par de petites abstractions géométriques et des dessins approximatifs annotés. Cette relation reflète les interstices visuels et mentaux entre de lourds mélodrames finement ciselés, et un langage instinctif non verbal issu de pures associations visuelles.
Griffiths’ long term artistic practice is based on the creation of invented characters in painted tableaux, drawing and installation. The works are character-driven, relating to literary, stage or screen fictions that privilege an indepth character exploration. Thematic strains in her work have foregrounded gender identity, sexuality, desire and psychology. Over the past number of years she has worked in thematic series, beginning each with a conceptual framework and then allowing the layered painting processes to determine the eventual form and content of the work. In this recent suite of works, distilled, character-driven psychodramas are counterbalanced by small geometric abstractions and loose, notational drawing. The relationship is as visual and mental interstices between the dense and wrought melodrama, and instinctive, non-verbal language of purely visual association.
PIERRE DALPÉ
Très différente dans sa forme, la série Personae est néanmoins issue des idées que j’ai explorées dans Clothes Minded. Abordant les notions de sexualité, Personae embrasse le spectre plus large de l’identité. Elle postule que, à titre d’individus, nous incarnons potentiellement une multitude de personnages, que l’identité est fluide et malléable, mais non prédéterminée. Cet ensemble d’œuvres est issu d’un processus de collaboration. En effet, j’ai permis à mes sujets d’exorciser leur alter ego en interprétant un scénario inventé ou en incarnant un récit dans l’arc du proscénium que forme le cadre de mon appareil photo. Le jeu avec l’esthétique et la tradition de la photographie documentaire, ainsi qu’avec des aspects d’identité et de représentation, sous-tendait mon intention. Résultat d’une telle subversion, les spectateurs sont portés à croire à de fausses vérités – ce qui les oblige à remettre en question ce qui se trouve à l’intérieur du cadre.
My Personae series grew from the ideas explored in Clothes Minded but is formally quite different. While still exploring notions of gender, the Personae work looks at the broader spectrum of identity, positing the idea that we, as individuals, potentially embody a multitude of personae—that identity is fluid and malleable and not predetermined. This series involves a collaborative process where I allow my subjects to exorcise their alter egos by performing an invented scenario or narrative within the proscenium arch of my camera frame. My intention with this work is to play with the aesthetics and traditions of documentary photography, as well as aspects of identity and performance. Through this subversion viewers are duped into believing false truths, leaving them to question everything contained within the frame.
MARIANE BOURCHEIX-LAPORTE
Cette vidéo présente des explorations physiques d’espaces interstitiels qui parsèment les lieux publics de la ville de Vancouver. Je m’insère dans de tels espaces et y demeure immobile aussi longtemps que possible, c’est-à-dire, jusqu’à ce que je sois interpellée par un passant ou que mon corps n’en puisse plus. La vidéo documente donc les micro-mouvements que mon corps effectue alors qu’il tente de demeurer immobile. Une certaine tension s’établit entre l’effort d’immobilité du corps et le mouvement qui sature l’espace environnant. Demeurant, de façon furtive, relativement immobile dans des lieux publics, la position de mon corps perturbe la construction discursive de ces espaces et la manière dont ceux-ci sont appréhendés par les passants. Les « non-actions » que j’effectue dans des « non-lieux » questionnent ainsi les règles qui régissent le comportement dans la sphère publique et le caractère nomade de la condition urbaine.
This video documents embodied physical explorations of interstitial spaces located throughout public sites in the city of Vancouver. I attempt to fit my body into such spaces and remain still for as long as I can, that is until I am disrupted by inquisitive passers-by or by my lack of physical tolerance. The video captures the micro-movements of my body as it attempts to remain in a position of stillness. There is a certain tension that ensues between the body’s struggle to remain still and the movement-saturated surrounding environment. As I remain inconspicuously relatively still in public spaces, the arrangement of my body temporarily disrupts their discursive construction and the manner in which they are encountered by passers-by. My “non-actions” in “non-spaces” challenge both the scripted nature of behaviour in the public sphere and the transient character of the urban condition.
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