« DOMESTIQUER »
jusqu'au 18 fév | until Feb 18
galeriedonaldbrowne.com
« L’esclave n’aspire qu’à sa liberté. Pour l’acquérir ou du moins l’approcher, l’homme, quel qu’il soit et quel que soit le passé qu’il porte, apprendra à se dompter lui-même. »
Jérôme Havre dévoile ici des éléments à ce jour inédits dans sa grammaire visuelle. L’artiste présente des photographies de cages de zoo qui soulignent le paradoxe de leurs deux fonctions : protéger et enfermer. De plus, la recherche textile (dite des « objets d’ornement ») se resserre sur deux mystérieuses sculptures plus fermes, plus abstraites que les précédentes. Les deux Holothuries (concombres de mer) attirent le regard de par leur apparence à la fois tendre et fuyante, née de patients raccommodements de matériaux et de formes, mille piqûres des quelques vieux tissus chamarrés.
“The enslaved aspire only for their own liberty. To attain or at least to approach it, Man, who ever he may be with his past, must learn to become his own master.”
Jérôme Havre unveils new elements in his visual language. In his first exhibit at the gallery, he presents a series of photos of zoo cages that underline the paradox of their two functions: to protect and to enclose. In addition, he explores sculpture with textiles (from the series Ornamented Objects). Two mysterious forms, more solid and abstract than his previous hybrids, are named after Holothuria (sea cucumbers). Entrancing the spectator with their tenderness and elusiveness, born of patient patch working of materials: formed by his thousands of stitches and baroque fabrics.
C’est donc avec des distorsions visuelles poétiques, tour à tour séduisantes et dérangeantes, que commence l’exercice de domestication. Ces décalages assumés nous parlent aussi de l’effort de l’artiste pour capturer ses images, apprivoiser son propos.
Jusqu’ici centrales dans son travail, les questions liées à l’ethnocentrisme, à la diaspora noire et au stéréotypage sont moins évidentes à percevoir. Néanmoins, il y a toujours un rapport à l’animalité qui renvoie à notre condition à tous face aux systèmes ainsi qu’un évident travail sur l’hybridation. Le souci de l’artiste, « c’est la plénitude du geste et de chacun, et non seulement le cri d’une perte, la revendication d’une appartenance qui se serait éloignée, tour à tour tamisée, masquée, tronquée, niée, estompée ou voilée. »
Jérôme Havre, né en France en 1972, vit et travaille à Montréal. Après la complétion de ses études préparatoires en art du textile, il a étudié à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris. Ces exposition récentes au Canada sont Fibered Optics au Richmond Art Gallery et Ottawa Art Gallery, commissaire Andrea Fatona, Insula: Reflexions (solo) à la Montréal Arts Interculturel (MAI) et The Night Watch à la Nuit Blanche de Toronto (2010). Il a participé à beaucoup de projets avec Articule Montréal. Son travail a été exposé et collectionné en Europe, Afrique et en Amérique du Nord. Il a été nommé pour la longue liste de Sobey Art Award en 2011.
It is with poetic and visual displacements, seducing yet unsettling, that Havre begins the exercise of domestication. These intended slippages or distortions speak to the efforts of the artist to capture images to explore his motifs.
Previously the central motifs of Havre were linked to questions of ethnocentrism, the black diasporas and stereotypes, they are now more universal. Nevertheless, there is always a reference to the animal nature of our condition, to react against the norms as well as our transformation and hybridization. The matter, the artist states, “is the fullness of the gesture and of each of us, not only the cry of a loss, but the claim of a belonging that would have removed, subdued, hidden, truncated, denied, blurred or veiled.”
Jérôme Havre, b. 1972, lives and works in Montreal. After completing his preparatory artistic studies in textiles, he studied at the École Nationale Supérieure des Beaux-Arts in Paris. Recently he exhibited in Fibered Optics at the Richmond Art gallery and Ottawa Art Gallery, curated by Andrea Fatona, Insula: Reflexions (solo) at Montreal Arts Interculturel (MAI), The Night Watch at Toronto Nuit Blanche (2010) and participated numerous projects with Articule. Jérôme Havre has been exhibited and collected in Europe, Africa and North America. He was long listed for the Sobey Art Award in 2011.
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