Pour sa première parution de l’année 2012, la chronique se veut anachronique. À rebours, elle retourne sur les vingt expositions montréalaises et revient sur une première année de chroniques publiées ici toutes les deux semaines.
JEUNE SCÈNE ARTISTIQUE
L’année 2011 a su démontrer l’alliance heureuse de jeunes artistes avec des lieux établis des arts visuels à Montréal. À l’image de SBC, CIRCA ou encore la Maison des arts de Laval, nombreux sont les organismes qui permettent de déployer cette présence de la jeune scène montréalaise au sein d’institutions fortes (Barrow et Lavoie au MAC, Deslauriers au musée de Joliette, Bilodeau au centre expression Ste Hyacinthe) et de participer à leur reconnaissance publique et critique.
Susy Lake - photo : Richard-Max Temblay
COMMISSAIRES
La place donnée en 2011 aux expositions de groupes a été maintes fois l’occasion d’explorer les visions de commissaires d’exposition. Sous la gouverne d’artiste-commissaire, de commissariat collectif (Archi-féministe!) ou de critique d’art (Déclic 70), les expositions ont montré une variété de combinaisons et d’alliances inédites, ralliant des œuvres parfois très hétéroclites ou méconnues. En 2011 tout particulièrement, le commissariat a trouvé une place de choix dans des lieux aussi variés que les centres d’artistes ou les galeries privées.
MULTI-MÉDIA
À l’image de la place faite aux arts médiatiques au sein de l’art contemporain à Montréal, plusieurs expositions ont ouvert la voie à des propositions artistiques qui incluent de plain-pied les nouvelles technologies (Quévillon) et confirment l’accointance qui peut exister entre la scène montréalaise et les arts médiatiques (Grupmuv).
Il ne faudrait pas non plus minimiser l’implication - dans la création communément rassemblée sous la bannière des arts visuels- des recherches sonores (Winderen), textiles (Deslauriers), cinématographiques (Lavoie), bédéistes (De Gaulejac) ou encore médicales (Fuller).
GENRE DOCUMENTAIRE
D’innovantes expositions ont vu le jour durant l’année, prenant appui sur le genre documentaire. Elles composent un regard critique et sensible à partir d’archives personnelles (Jodoin), publiques ou encore historiques (Jacob, Déclic 70). L’archive devient dès lors le matériau privilégié, l’assise tangible de possibles sciences-fictions, de visions fantasmées, où l’espace permet d’expérimenter la cohérence, de rassembler et de confronter un ensemble d’œuvres afin de créer une vision futuriste et fantasmée (Gabriel Coutu-Dumont, Wilson, Bilodeau, Laganière).
PERFORMANCE
Les expositions peuvent également associer un travail de performance. Palier vivant, périssable et mouvant de l’exposition, la performance permet de venir éclairer judicieusement le volet exposition. À l’image du projet double de Daniel Barrow exposant à SBC et proposant une performance au MAC, elles peuvent alors jouer de la richesse de cette alliance.
John Marriott - photo : Richard-Max Tremblay
REJOUER L’EXPOSITION
Les expositions sont aussi le lieu privilégié pour les artistes pour interroger, manier les styles et les modes usités d’expositions.
Tour à tout vindicatifs, critiques, joueurs, et selon des modalités très différentes, Monkman et Marriott ont détourné dans leurs œuvres les vestiges conventionnels de la peinture et de la sculpture. Pour leurs expositions montréalaises, les artistes ont choisi d’utiliser l’espace de l’exposition et le lieu symbolique de la galerie pour offrir une vision acérée des genres traditionnels. L’exposition reste le terrain de jeu privilégier des artistes qui y puisent une créativité nouvelle, distincte de l’atelier ou du projet virtuel.
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