« MICRO-MÉTRAGES »
jusqu'au 1 oct | until Oct 1
galerielacerte.com
« L’invention d’une symétrie inédite donne le vertige, et la recherche de cette discrète volupté anime tant les artistes que les hommes de science », écrit Roland Fivas dans L’ordre et la volupté (1989). Nicolas Ruel voyage depuis plus de 15 ans autour du monde à la recherche d’espaces à l’image de cette pensée. Pour appuyer sa démarche, le photographe utilise une technique de longue exposition qui reprend les dispositifs cinématographiques en condensant chacune des photos en « micro-métrages » de huit secondes. Cette durée lui permet d’amalgamer des moments clés au sein d’une même prise. Ainsi, pendant cette ouverture en travelling, Ruel interprète le spectacle de la ville et de ses habitants en suivant leurs mouvements incessants. La photo devient une sorte d’arrêt sur image, qui elle, se veut baroque.
« Inventing a new symmetry is intoxicating, and the search for this discreet sensuousness is what moves both artists and scientists. », writes Roland Fivaz in L’ordre et la volupté (1989). Nicolas Ruel has traveled around the world for the past 15 years, searching for spaces that would fit this idea. To corroborate his statement, the photographer is using very long exposures that function like a movie set, condensing each photograph into a kind of 8-second micromovie. This long exposure makes it possible to assemble key moments in a single take. Thus, in this dolly shot, he translates the actions and spectacle of the city and its residents as he follows their unceasing movement. No longer a straight shot, the photo appears like a baroque freeze frame.
Ainsi, tout espace urbain, qu’il soit village, ville ou métropole, constitue dans le travail du photographe un matériau de fiction à transfigurer. Nicolas Ruel privilégie une approche photographique formelle basée sur l’urbanisme et l’architecture ; l’articulation et la dislocation de ces éléments s’avèrent la méthode prédominante de son processus créatif. L’artiste s’intéresse aux lieux de l’impermanence, de transit qui, dans leur nature et leur fonction, incarnent le mouvement, la métamorphose : port, gare, quai, autoroute, chantier de construction, église, stade. Ces espaces appartiennent à une forme de monumentalité qui, lorsque désertés, tendent vers un silence matériel, un vacuum du monde des choses et des êtres.
L’impression photographique sur plaque d’acier inoxydable impose une présence sculpturale avec laquelle l’artiste doit composer lors de ses prises, comme s’il s’agissait d’une image à cristalliser. De cette façon, Ruel photographie la ville en sachant que le métal, agissant comme un prisme, modifiera à son tour la réalité. Il s’agit de la 24e exposition solo de l’artiste en carrière.
Nicolas Ruel est né à Montréal en 1973. Il étudie en relations internationales et en cinéma à l'Université du Québec à Montréal. Il présente entre 2006 et 2010 ses séries photographiques - Inox, Elements et 8 secondes - au Canada à la Galerie Orange (Montréal), Galerie Lacerte art contemporain (Québec), Thompson Landry Gallery (Toronto) et en France à la Galerie Seine 51 (Paris). Il remporte le un Grand Prix LUX et le Premier Prix CAPIC en 2004 et quatre Grand Prix au concours LUX en 2010. On retrouve ses œuvres dans plusieurs collections privées et corporatives au Canada et à l’étranger.
Any urban space, from a village to a megalopolis, provides his work with the fictional raw materials for transfiguration. Ruel takes a formal approach to photography, based on urban design and architecture. Structuring and disarticulating these elements is the predominant method in his work. Moreover, the artist maintains his fascination for transitory and transitional sites—places that in their nature and function incarnate motion and metamorphosis, such as ; ports, terminals, docks, highways, construction sites, churches, and stadiums. These spaces belong to a form of monumentality that when deserted inclines to material silence a vacuum in the world of things and beings.
And because he prints onto stainless steel, the photographer needs to take into account a sculptural reality, as if his work were an image being crystallized. He photographs the city in the knowledge that the metal, like a prism, is going to change reality in its turn. So it is that the imaginary cities he inventories fall into place. Micro-métrages is the 24th solo exhibition of the artist in career.
Nicolas Ruel was born in Montreal in 1973. He studies in film and international relations at Université du Québec à Montréal. Between 2006 and 2010, the photographer has presented his series - Inox, Elements and 8 secondes - in Canada at Galerie Orange (Montreal), Galerie Lacerte art contemporain (Quebec), Thompson Landry Gallery (Toronto) and in France at Galerie Seine 51 (Paris). In 2010, he won four Grand Prix LUX and in 2004, a Grand Prix LUX and the CAPIC Premier Prix award. His work can be found in various private and corporate collections in Canada and internationally.
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