« UNE VIE BIEN REMPLIE »
Commissaires associées : Corinne Bocquet et Caroline Andrieux
jusqu'au 28 août | until August 28
fonderiedarling.org
photo : Guy L'Heureux
Pierrick Sorin s'est fait connaître à la fin des années 80 par ses "auto-filmages", courts métrages ou vidéos ayant pour sujet la vie quotidienne. Dans ces saynètes burlesques, sur un mode tragi-comique, Sorin interprète un anti-héros dont l’existence pathétique ne semble être qu’une succession de gestes insignifiants et autocritiques. Par saturation de l’espace visuel de sa propre représentation, il remet en question un système aliénant, centré sur notre propre personne, qui ne laisse que peu de place à la différence, mais aussi l'art qui est un des modes privilégiés de l'apparition de l'être. Dans l’installation principale Une vie bien remplie - une constellation d’images de l’artiste dans des actions journalières («se lève», «se brosse les dents», «se mouche»,…) - envahit la grande halle de la Fonderie Darling, alors qu’en arrière sur le mur de brique, deux gigantesques auto-portraits se fondent l’un à l’autre.
Pierrick Sorin became known at the end of the 1980s for his "auto-filmages", short films or videos dealing with daily life. In these burlesque skits, tragi-comic in tone, Sorin plays an anti-hero whose pathetic existence seems to be but a succession of insignificant gestures and self-criticisms. By saturating visual space with representations of himself, he puts into question an alienating system, centred on one’s own person, that leaves little room for difference, as well as questioning art as a privileged mode of being. In the main installation, Une vie bien remplie, a constellation of images of the artist in his daily actions (“getting up”, “brushing his teeth”, “blowing his nose”,…) invades the large hall of the Darling Foundry, in whose background two gigantic self-portraits merge on the brick wall.
Parmi les différents formats utilisés par l’artiste – installations, sculptures, vidéos, spectacle- l’exposition les présente pratiquement tous: deux courts métrages, Nantes, Projets d’artistes (2000) et C’est bien mignon tout ça (1993); deux théâtres optiques, sorte de sculpture animée d’une projection vidéo, dont le fameux Tourne-disque commandé à l’artiste par Robert Lepage, et l’Aquarium aux danseuses. L’une de ses dernières créations, le spectacle 22h13, dont il est le metteur en scène mais non l’acteur, se présente sous forme d’un montage réalisé à partir des prises de vue du spectacle.
Pierrick Sorin est une figure majeure de la scène artistique française. À son apogée dans les années 80 et 90, il a représenté la France à la Biennale de Venise, a exposé en solo au Centre Georges Pompidou et a été représenté par la Galerie Barbara Gladstone de New York. Ses œuvres faisant écho à la technologie d’une époque, et s’orientant lui même de plus vers le spectacle vivant, son nom a quelque peu été oublié dans le milieu des arts visuels. Pierrick Sorin revient en force ces dernières années avec une grande exposition rétrospective au Lieu Unique à Nantes en 2010, au 104 à Paris, un spectacle 22h13’ en tournée mondiale et une autre rétrospective qui vient d’ouvrir ses portes au Musée d’art moderne de Buenos Aires (MAMBA) en Argentine.
Of the different media used by the artist – installations, sculptures, videos, performance- almost all are present in the exhibition: two short films, Nantes, Projets d’artistes (2000) and C’est bien mignon tout ça (1993); two optical theatres, a kind of sculpture animated by a video projection, including the famous Tourne-disque commissioned from the artist by Robert Lepage, and the Aquarium aux danseuses. One of his latest creations, the performance 22h13, which he directs but does not act in, consists in a montage put together from shots of the show.
Pierrick Sorin is a major figure of the French art scene. In his hey-day in the 1980s and 1990s, he represented France at the Venice Biennale, had a solo exhibition at the Centre Georges Pompidou in Paris and was represented by the Barbara Gladstone Gallery of New York. His works echoed an era’s technology, and as he turned more and more to live performances, his name came up less often in visual arts circles. Pierrick Sorin has come back in force over the last few years, with a great retrospective at the Lieu Unique in Nantes in 2010, at 104 in Paris, the show 22h13’ on a world tour, and another retrospective that has just opened at the Museo de Arte Moderno de Buenos Aires (MAMBA) in Argentina.
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