« ÉMOUVANCES »
jusqu’au 30 juin | until June 30
O LOFT : usine Cadbury #401 ~ 5425 de Bordeaux
“Je me sens libre quand je suis perdu” Jim Jarmusch
Les photographies d’émouvances résultent d’une énergie entre le mouvement, mon corps et la lumière. Je lâche prise sur tous les principes techniques et les codes photographiques académiques. Je ne veux plus rester immobile lorsque je photographie. Libre, je vais à l’essence même de l’improvisation, l’adaptation, me servant des éléments qui m’entourent, du décor, des paysages pour créer et voyager dans un monde illimité.
Une vision imposée par le mouvement et la lumière. De la danse, du tournoiement, la portée, la variation de mes gestes fusionnés à la lumière amènent le sujet photographié dans un espace abstrait, secret. La lumière est l’élément intrinsèque de mon univers, je m’y soumets et j’en fais une alliée. Je m’en sers comme texture, ce qui donne un aspect pictural à mes photographies. Je vais chercher le grain, les contrastes, les tonalités, les secrets des images. Perdue dans cette abstraction, je révèle ma part d’imaginaire.
Née dans le sud de la France, Christina grandit à Marseille où elle entreprend ses études à l’Ecole de Photographie Efet. Son entrée dans le monde professionnel de l’image se fait très tôt puisqu’elle intervient rapidement auprès des photographes notamment en tant qu’assistante. « Ma vie de photographe a commencé en 1989. Je suis donc née à 20 ans!» dit-elle. Puis, elle aborde le reportage pour la presse et les agences. Ensuite le hasard ou la chance, la commande d’une agence de voyage pour qui elle va parcourir le monde. De cette ronde photographique, elle ramènera quantité de portraits, portraits de villes, villages, de gens. Vient donc le déclic, le désir de voyage, l’impérieux besoin de se frotter à d’autres cultures, d’autres façons de vivre, la nécessité d’introduire le mouvement dans sa vie, l’exigence d’un équilibre entre elle et l’inconnu. Elle part à la rencontre de l’Autre et de soi-même au Népal, en Thaïlande, Vietnam, Oman, Singapour, Bali, Antilles, Seychelles, Sidney, Nouvelle-Zélande, Polynésie, Îles de Pâques, Venezuela, Maroc, Espagne, Italie, Ex-Yougoslavie, Grèce …
1996, sa complice Maria Isabel Mejìa au Mexique lui permet de partager le quotidien des Indiens Zapatistes du Chiapas, puis aller simple à Cuba, où Christina et son amie Maria Isabel présenteront leurs images à la Casa de Mexico de la Havane. La voilà donc à Cuba, l’île musicale où elle pensait limiter son séjour à deux mois. « Je suis restée en fait deux ans, j’ai aimé cette ambiance loin de l’univers de la consommation, j’ai redécouvert des choses simples, les rapports vrais, dénués des météorites superficielles qui bombardent nos relations au quotidien. Et puis, il y a la musique… Cette musique qui résonne et rayonne dans ma tête. J’ai tout de suite été séduite par la force qui se dégage des musiciens et chanteurs, l’intéraction fusionnelle entre le band et son public, par cette esthétique… »
Les rencontres avec l’univers cubain de la photographie s’enchaînent (El Fondo de la Imagen Fotogràfica, La Fototeca…) comme avec celui de la musique cubaine. Le travail photographique de Christina sur les 3 Générations de musiciens durera 4 ans de 1996 à 2000. « Quatre années passionnément habitées par le swing cubain. Quatre années de concerts, de coulisses, d’euphorie, de trac, de complicité entre eux, ces artistes musiciens cubains, jeunes et vieux, et moi «la francesita». Quatre années passées à mettre en image cette musique aux rythmes endiablés du Son, de la Salsa et du Rap. Quatre années de «relations musicales» qui laisseront une empreinte éternelle».
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