« HOMMAGE À GODIN »
jusqu'au 10 avril | until April 10
galeriepointrouge.com
C'est en travaillant au montage du documentaire sur Gérald Godin qu'Alexandre Chartrand, peintre et cinéaste, a eu le coup de foudre pour le poète-député.
« Normalement, quand je travaille comme monteur, que je regarde des images en mouvement toute la journée, je ne peux pas rentrer chez moi le soir pour regarder la télévision. Je vais peindre pour toucher à de la matière concrète, pour bouger autre chose que le bout de mes doigts sur un clavier. Ce qui m'est arrivé avec Godin va un peu à l'encontre de mes habitudes, parce que j'ai ramené mon sujet de montage dans mon atelier de peinture. J'ai été tellement happé par sa personnalité que j'ai eu envie de lui rendre hommage d'une autre façon. »
Cette façon, c'est à la canette. Le peintre pop-expressionniste combine le graphite à la peinture aérosol pour étaler ses couleurs criantes à l'aide de spatules. Une technique personnelle qui distingue son style de l'habituel graffiti, généralement associé à la peinture à la bombe. Coulisses, bavures et traits de spatules s'intègrent à l'imagerie colorée où la confrontation des teintes franches contribuent à créer chaque canevas.
Mais Chartrand refuse de se limiter à de simples considérations esthétiques pour construire son œuvre. Tout comme pour la série précédente (Totalitarisme économique - présentée à Point rouge en 2010), les sujets choisis doivent susciter la réflexion. Dans le cas de Godin, il s'agit de célébrer ce libre penseur exemplaire, poète prolifique, journaliste rigoureux, éditeur de textes engagés et politicien intègre. Un homme qui, dans toutes ses pratiques, est demeuré fidèle à ses principes jusqu'à sa mort.
Originaire d’Ottawa, Alexandre Chartrand vient à Montréal pour étudier les arts plastiques et le cinéma à l’Université de Montréal. Il présente une première exposition de photographie dans un espace de l'édifice Belgo en 1998 et une deuxième à la galerie Artus au printemps 2001. En parallèle, il se lance dans la réalisation d’un premier long métrage de fiction. Refusé par les institutions de financement, La Planque (K-Films Amérique) prend l’affiche au Québec à l’été 2004 et est projeté en ouverture du festival RebelFest de Toronto où il reçoit un prix de réalisation des mains d’Harvey Keitel.
Le premier film n’est pas encore complété lorsque Chartrand entame la production du long métrage documentaire Lemoyne (Vidéographe distribution). Cette biographie du peintre montréalais Serge Lemoyne est projetée en première lors de l’édition 2005 du Festival du film sur l’art de Montréal puis programmée au Cinéma Beaubien et dans les grands musées d’art du Québec avant d’être acquise par la chaîne Bravo!
Chartrand vient de compléter l’écriture d’un deuxième long métrage fiction, cette fois avec l'aide de Téléfilm Canada et de la Sodec. L'Immersion d'Étienne Dersonne, une co-production Québec-Catalogne, entre bientôt en phase de pré-production.
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