« LE MANUEL DU COMBATTANT LIBRE »
jusqu'au 27 fév | until Feb 27
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Le langage est la base de la pratique artistique de Juan Ortiz-Apuy. Dans son œuvre, le langage passe par le statut de symbole à celui d’objet, pour revenir à celui de symbole. En traçant cet aller-retour, l’esprit d’Ortiz-Apuy se bute aux restrictions et aux impasses des mots, les positionnant comme les appareils esthétiques qui servent à déraciner, dissimuler, éviter et exploiter le sens. Son dernier projet reproduit les pages basées sur des manuels de la CIA qui ont été parachutées par avion sur l’Amérique Latine dans les années 1980, en dix-sept sérigraphies. « Le Manuel du Combattant Libre » était originalement imprimé en espagnol et constitué de pictogrammes caricaturaux expliquant les actions à employer pour se rebeller contre le gouvernement. Il a plus tard été traduit en anglais quand il a été rendu public à la suite d’une décision de la justice. Ortiz-Apuy compare le langage à un terrain de lutte où l’identité et la violence se heurtent. En se concentrant sur cette publication, l’artiste parcours l’archéologie du langage, explorant sa capacité à créer des images et des représentations de rébellion ou de conformité, d’obscurité ou de luminosité, de pouvoir ou de faiblesse. Le Manuel du Combattant Libre est une exposition dans laquelle le spectateur est chargé d’activer ou de désactiver l’œuvre. Lorsque la galerie est plongée dans le noir, les lumières des détecteurs de mouvement d’un système de sécurité installés à travers l’espace d’exposition sont déclenchés par le mouvement du spectateur. À la lumière, la salle présente des encadrés blancs. Un paradoxe survient alors opposant un espace vide à un espace occupé.
Juan Ortiz-Apuy primarily focuses on language as the basis for his artistic practice. Tracing a path from language as symbol to object and back again the mind of Ortiz-Apuy stumbles on the limitations and dead ends of words, positioning them as aesthetic devices that serve to root out, conceal, avoid and exploit meaning. His latest project reproduces pages of a CIA manual that was air dropped over Latin American countries during the 1980s into seventeen individual prints. The CIA’s Freedom Fighter Manual was originally printed in Spanish with cartoonish pictographs explaining actions that could be used to rebel against the government. It was later translated to English when it became declassified by court order. It exemplifies language as a place of struggle, where exchanges between identity and violence occur. By focusing on this publication Ortiz-Apuy delves into the archaeology of language, exploring its capacity to create images and representations of rebellion and compliance, darkness and whiteness, power and weakness. The Freedom Fighter Manual is a reactive exhibition where the viewer is charged with activating and de-activating the work. Sensor operated security lights dispersed throughout the blacked out gallery are triggered by the viewer’s movement. The paradoxical situation of an illuminated space revealing blank prints is thickened when the spectator causes darkness to resume.
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