« HUMANITY • SPIRITUALITY »
jusqu'au 23 déc | until Dec 23
vernissage 21 nov 12h00 | Nov 21 ~ 12:00PM
beauxartsdesameriques.com
Mon premier contact avec l'art haïtien remonte au milieu des années soixante-dix, alors que mon mari et moi occupions un petit appartement à Pétionville, dans les collines surplombant Port-au-Prince. À cette époque, et pendant une certaine période, les œuvres à motif très colorées illustrant divers aspects des formes d’art naïf avaient la faveur des visiteurs en provenance d’Europe et d’Amérique du Nord. Les artistes haïtiens, désireux de profiter de ces occasions en or, s’employaient à décliner des centaines de variations sur ce thème jusqu’à ce que cela devienne inévitablement un cliché. En revanche, ce milieu artistique foisonnant a suscité une importante production artistique et nul doute que, au sein de cette activité, de remarquables talents ont émergé et ont eu l’occasion de se distinguer.
Haitian art came to my attention in the mid-1970s when my husband and I took a small apartment in Pétionville, in the hills above Port-au-Prince. At that time and for sometime afterward, most of the artworks that found favour with visitors from Europe and North America were patterned, highly coloured variations of naïve forms. Haitian artists, eager to take advantage of these golden opportunities, produced hundreds of adaptations on these themes until it became somewhat of a cliché. On the other hand, this bountiful artistic milieu encouraged considerable artistic production and, from this activity, major talents emerged and distinguished themselves.
J’ai connu Philippe Dodard en 1993 par l’intermédiaire de Michèle Gardère Frisch de la Galerie Marassa à Pétionville, l’agente avec laquelle il faisait affaire depuis longtemps. Très impressionnés par son œuvre, nous avons tout de suite envisagé d'organiser une exposition, intitulée Soir d’encrier, qui fut présentée en 1994 à la galerie Heim/America, à Fisher Island à Miami. L’art haïtien était relativement inconnu à cette époque, sauf de certains initiés, quelques personnes appartenant au milieu artistique ou des voyageurs connaissant Haïti.
Bien qu’il ait été reconnu en tant que peintre et sculpteur, nous avons alors choisi d’exposer les extraordinaires dessins noirs et blancs exécutés à l’encre de Philippe Dodard, des œuvres raffinées mais quelque peu austères. Cette décision visait, entre autres, à montrer que l'art haïtien se situait déjà bien au-delà de l’indigénisme. La profonde spiritualité, imprégnant toute son œuvre, est une autre des caractéristiques importantes de sa démarche, qui puise à diverses formes d’expressionisme, d’abstraction géométrique et de réalisme magique. Elle est également manifeste dans les œuvres des autres membres de l’École de la Beauté, un mouvement ayant émergé au cours des années soixante qui permit aux artistes d’Haïti de se distinguer et leur servit aussi de tremplin vers la modernité.
Les événements catastrophiques de janvier dernier ont eu de très importantes répercussions sur le peuple haïtien. Sans compter les aspects plus élémentaires et pragmatiques de cette situation, Haïti est aujourd’hui confronté au problème fondamental de la restauration de sa culture et de son identité. En effet, plusieurs collections d'art publiques et privées ont été partiellement ou, dans certains cas, entièrement détruites. Il ne fait aucun doute cependant que cette catastrophe suscitera un profond renouveau au sein des entreprises artistiques.
Bien que l’exposition intitulée Humanité • Spiritualité ait été planifiée plusieurs mois avant le tremblement de terre d'Haïti, nous tenons à remercier Philippe Dodard pour cette expression d’espoir et ce témoignage de ténacité, un ensemble d’œuvres réalisé en dépit et au milieu de la dévastation et du chaos des derniers mois.
Nous souhaitons, par ailleurs, reconnaître et remercier la commissaire de l’exposition, Analays Alvarez Hernandez, pour son texte de présentation éclairé et pour son aide au moment de l’organisation et de la réalisation de cette exposition. JHS
Philippe Dodard was introduced to me in 1993 by his long-time representative, Michèle Gardère Frisch of Galerie Marassa in Pétionville. Much impressed by his work, we set about to plan an exhibition, Soir d’encrier, at Heim/America at Fisher Island Gallery, which was held in Miami in 1994. Haitian art was still somewhat “under the radar” except to the initiated - people in the arts or people who travelled to Haiti.
Although he was known as a distinguished painter and sculptor, we chose to exhibit Philippe’s brilliant, sophisticated but austere black and white ink drawings. This decision was, in part, to emphasize the fact that Haitian art had moved beyond indigenism. The other important characteristic of his work is the evidence of a profound spirituality, conveyed in variations of expressionism, geometric abstraction, and magic realism as is also seen in works by other members of the École de la Beauté, a movement which emerged in the 1960s as a means to distinguish themselves from other Haitian artists and as a platform from which to launch modernity.
The disastrous events of January have taken an enormous toll on the Haitian people. In addition to all the more basic and practical considerations, Haiti must now reinstate its culture and its identity. Many public and private art collections were partially and, in some cases, totally destroyed. No doubt a groundswell of artistic enterprise will emerge from this calamity.
Although this exhibition was planned many months before the earthquake, we thank Philippe for this expression of hope and resilience, entitled Humanity • Spirituality, which he managed to create despite and amidst the devastation and chaos of the past few months.
We wish to acknowledge and thank the Curator of the exhibition, Analays Alvarez Hernandez, for her insightful essay and her assistance with the planning and execution of the exhibition. JHS
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