« DE PEINE ET DE MISÈRE »
jusqu’au 20 nov | until Nov 20
clarkplaza.org
« Évoquant des souvenirs troubles, tantôt nostalgiques, parfois marqués de difficultés réprimées, les figures d’enfants que dessine Sophie Jodoin font appel à la mémoire, mais aussi à l’imagination qui entre en jeu lorsqu’il s’agit de reconstruire notre passé. Depuis trois ans, l’artiste a réintégré le collage comme étape préliminaire, nécessaire à la création de ses dessins. Ces collages, construits ici à partir de photos de famille, agissent comme une forme d’écriture qui permet de faire éclater la narration et d’évacuer toute forme de censure. » Aseman Sabet
“Evoking troubled memories, at times nostalgic, and at others marked by repressed difficulties, the childhood figures that Sophie Jodoin draws appeal to memory, but also to the imagination which is engaged whenever we try to reconstruct our past. For three year now, the artist has been using collage as a preliminary and necessary stage before proceeding with her drawings. These collages, comprised in this case of family photographs, act as a form of writing which makes it possible to spread out the narrative and get rid of any form censorship." Aseman Sabet
Le travail avec le corps humain, toujours très présent dans les œuvres de Sophie Jodoin, ne vise cependant pas la représentation ou l’illustration d’individus en particulier. En se détournant de la notion de portrait, ses dessins évitent la reconnaissance spécifique et projettent des figures anonymes, dont l’instabilité appelle un regard empathique. Si l’artiste cible l’enfance comme moment décisif, c’est également en ce qu’il porte « le monde du possible et de l’impossible ». Cette charge, lourde de sens, s’apparente aux songes ou au déjà-vu, comme espaces ambigus, où la rencontre des faits et des souvenirs s’amalgame en des scénarios parfois des plus inquiétants.
On notera que dans le cadre de cette exposition, les collages au moyen desquels travaille l’artiste en vue de ses dessins seront présentés dans un livre conçu pour l’occasion, lequel comprendra des poèmes composés par Louise Marois. Comme élément actif au sein de l’exposition, ce document est surplombé d’un miroir ancien qui permet non seulement un renversement de perspective sur la salle, mais également un rappel du difficile rapport que peut générer le regard que l’on porte sur notre propre reflet.
The work with the human body—always very present in Sophie Jodoin’s art—does not, however, seek to represent or illustrate individuals in particular. In turning away from portraiture, her drawings avoid specific recognition and project anonymous figures, whose instability invokes an empathetic gaze. If the artist targets childhood as a decisive moment, it is also because it contains the “world of the possible and impossible.” This meaning laden charge is close to daydreams or déjà-vus, all of which are ambiguous spaces where memories are often combined into most disturbing scenarios.
The collages from which the artist worked to produce her drawings will be presented in a book produced for the occasion. This publication also contains poems written by Louise Marois. To make this document an active element within the exhibition an antique mirror overhangs it; this not only produces a reversed perspective, but also reminds us of how the gaze we cast on our own reflection is often the source of an uneasy relationship.”
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