jusqu'au 5 nov | until Nov 5
fofagallery.concordia.ca
La deuxième série d’expositions occupe également les quatre sites. Dans une perspective polyphonique, elle présente deux fils conducteurs, l’optique et la beauté, qui en introduisent un troisième, le point de vue de l’observateur. Chaque artiste utilise l’image reproductible autant sous forme d’analyse que de représentation afin de faire de l’observateur un intervenant critique qui participe à la construction non seulement du sens, mais de l’œuvre elle-même.
This exhibition of four separate but related installations carries two threads between its constituent parts – vision and beauty – that establish a complex relationship with the beholder. Each artist uses the reproducible image in equal parts analysis and display that foreground the viewer as critical participant in the construction not only of meaning but also of the piece itself.
FIONA ANNIS « THE AFTER-IMAGE (INTO THE COLD) »
vitrines du corridor York | York corridor vitrines
Rendu conceptuel romantique du fossé entre la réalité et la fiction dans un cadre documentaire. L’expression « chant du cygne » tire son origine d’un mythe grec selon lequel les cygnes sont muets, mais se mettent à chanter juste avant de mourir. Avec le temps, la légende a inspiré les poètes et l’expression en est venue à signifier les dernières paroles éloquentes ou la dernière œuvre d’une personne; en d’autres termes, son geste d’adieu. Dans The After Image (SwanSongs), Fiona Annis explore le chant du cygne de divers personnages historiques, tristement célèbres ou atypiques, dont la dernière œuvre est intimement liée à leur mort, hors du commun, voire inusitée. L’œuvre apparaît comme un cycle de rencontres photographiques de paysages et de sites architecturaux liés à ces chants du cygne. The After Image (SwanSongs) cherche à réveiller les échos gravés dans le paysage, et à utiliser les lieux physiques des chants du cygne comme points de départ d’une méditation soutenue sur les derniers actes et les sites où ils s’articulent.
The first chapter of the Swan Song cycle, is a romantic conceptual rendering of the slippage between fact and fiction within a documentary framework. The expression ‘swan song,’ is derived from the Greek myth that swans are mute, but burst into song just before they die. Over the ages the legend was embraced by poets, and led to the use of the term to mean a person’s last eloquent words or performance: a final farewell appearance. In the context of The After-Image (into the cold), Annis explores the swan songs of a sequence of historical, infamous, or otherwise atypical people, who produced final works intimately connected with their remarkable, if not uncanny deaths. The body of work is realized as a cycle of photographic encounters of the landscapes and architectural sites connected with these particular swan songs. To this regard, The After-Image (into the cold) seeks to render echoes etched in landscape, and acts to engage the physical locations of these swan songs as a point of departure for a sustained meditation on final acts and their sites of articulation.
CHERYL KOLAK DUDEK
« TABLEAUX VIVANTS & OTHER NARRATIVE STRATEGIES »
boîte noire | black box
Bien que le tableau vivant ait existé avant notre culture saturée par les médias, il repose sur des conventions narratives qui illustrent le profond élan culturel visant à recréer et à réinterpréter des histoires partagées. Tableaux vivants et autres stratégies narratives explore le récit pictural contemporain encadré par les conventions du tableau théâtral. Dans cette série d’images, en contraste avec les tableaux habituellement occupés par des acteurs costumés, on peut voir des bréchets de dinde et de poulet reconfigurés de diverses manières. Les lectures narratives sont renforcées par l’accumulation de significations à travers les recoupements et les réitérations, les variations d’arrangement, les répétitions de formes, l’improvisation et les motifs visuels. Le remplacement des acteurs par des os change et anime les références psychologiques et narratives de la série. Dans Tableaux vivants, le récit est défini par des liens structurels, une logique, des récurrences picturales et un rythme visuel. Les os tiennent lieu de pièces à jeu qui interagissent avec les conventions et avec la structure narrative implicite du tableau. Bien que les tableaux soient communément considérés comme des spectacles et des arrangements dénués de naturel, ces images apparaissent solennelles et presque asymétriques, ce qui ne vient pas nécessairement contredire nos suppositions narratives.
While the tableau vivant predates our media saturated culture, its narrative conventions represent the profound cultural impulse to recreate and reinterpret shared stories. Tableaux Vivants & Other Narrative Strategies explores contemporary pictorial narrative framed by the conventions of the theatrical tableau. In this series of images, in contrast to tableaus usually occupied by costumed actors, turkey and chicken wishbones are reconfigured in varying arrangements that accumulate meaning through cross-references and reiterations. In Tableaux Vivants, narrative is defined by structural relationships, logic, pictorial recursions and visual rhythm throughout the series of images. Here the bones operate as gaming pieces, interacting with the conventions and implied narrative structure of the tableau. Although tableaus are commonly defined as spectacles and contrived arrangements, these images are solemn and mostly asymmetrical, which does not necessarily ! contradict the viewer’s narrative assumptions. Overall, the reliance on structural and pictorial relationships for meaning leaves the narratives in Tableaux Vivants abstract, textual and poetic.
CLIFF CAINES « THE KING + I »
galerie principale | main gallery
Cabinet vidéo stéréoscopique en 3D. Portrait de Derrick Caines (né avec le syndrome de Down et atteint plus tard de la maladie d’Alzheimer), oncle et ami de Cliff Caines. Cette installation vidéo est présentée sous la forme d’un cabinet stéréoscopique en acajou fait à la main, inspiré du XIXe siècle. À l’intérieur est projetée une vidéo stéréoscopique en 3D de 21 minutes. La bande sonore sortant du cabinet est la version a capella de Love Me Tender, d’Elvis Presley, interprétée par Derrick. « En tant qu’oncle et ami, Derrick a été à mes côtés pendant la majeure partie de mon adolescence. Il m’a enseigné les valeurs d’acceptation et d’humilité et m’a fait découvrir Elvis Presley (qu’il adorait). À la fois hommage et questionnement philosophique, The King + I dresse son portrait et celui de sa conscience évanescente et de mon assentiment aux aspects inconnaissables de son état. J’aime voir globalement mes œuvres comme une forme d’enquête ontologique qui recourt aux techniques d’images en mouvement, en lien notamment avec leur signification sociohistorique. Le concept clé de mon œuvre consiste à placer l’observateur dans le contexte d’une combinaison tantôt radicale, tantôt subtile, de techniques d’images en mouvement désuètes – optico-mécaniques – et contemporaines – électroniques – pour créer un continuum passé-présent-avenir singulier. »
Portrait of Cliff Caines’ uncle and friend, Derrick Caines (born with Down Syndrome, later diagnosed with Alzheimer’s disease). The project is a video installation presented as a custom-built, 19th century-inspired stereoscopic cabinet. Viewable from within the mahogany cabinet is a 21-minute stereoscopic 3D video. The soundtrack emission from the cabinet is Derrick’s a-capella version of “Love Me Tender” by Elvis Presley. Says Caines: “I spent much of my adolescent life with Derrick by my side, as uncle and friend. He taught me the value of acceptance, humility and Elvis Presley. (He loved Elvis). Part tribute, part philosophical inquiry, The King + I is a portrait of Derrick, his fleeting awareness, and my assent to the unknowable aspects of his stereo-condition.”
MATTHEW EVANS « JAMES_(UNDERSCORE)_BROWN »
les vitrines | street vitrines
L’installation se compose des mots « James » et « Brown » sur deux écrans. Le « parrain de la soul » n’en est cependant pas le sujet : c’est de la langue qu’il s’agit ici. Matthew Evans a créé une œuvre qui se saisit aussi rapidement qu’elle sème la confusion. Les mots sont de police et de couleurs différentes et clignotent par intermittence, qui plus est sans aucun son. Le rythme est donc suggéré par l’absence ou la présence d’images et par l’association que le visiteur en fait avec le chanteur ou son mythe. La signification de l’œuvre est en effet activement construite par l’observateur et par les souvenirs qu’il a du chanteur : activités, influence sur la musique populaire, années 1970, musique funk, cocaïne, armes à feu, violence conjugale. Les deux écrans/mots créent, de ce fait, une intersubjectivité qui plonge dans le domaine discursif, jouant parfaitement le rôle de vitrine où les passants sont invités à « entrer et acheter ».
In James_(underscore)_Brown, Matthew Evans has created a work that is immediately accessible and simultaneously confounding. Two monitors with the words, “James” and “Brown” flash intermittently in different fonts and colours, notably, without sound. A rhythm then is suggested by the absence or presence of image, and one’s association with the singer, “the godfather of soul”, or his myth. The meaning of the piece becomes actively constructed by the viewer and their memory of Brown’s activities, be it his influence on popular music, the 1970’s, funk, cocaine, firearms or spousal abuse. The two-monitor/two-word then, create an intersubjectivity that volleys into the discursive realm, performing beautifully the role of the shop window, where passersby are invited to “buy in”.
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