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Autrefois étiquette identitaire, l'Église catholique (romaine) est fortement ancrée dans le patrimoine culturel québécois. À preuve, les paroisses qui composent (le décor de) la province portent les noms de saints, pour la plupart. Ne dit-on pas aussi de Montréal qu'elle est la "ville aux cent clochers"... Pourtant, on observe depuis la fin des années cinquante une importante diminution du nombre de fidèles à la messe du dimanche. Perte d'influence des autorités religieuses. Désacralisation de notre société. Clergé et fidèles vieillissants. Rupture du lien particulier qu'entretenait la culture québécoise avec le catholicisme institutionnel.
On se dit de plus en plus musulmans, hindouistes, athées ou bouddhistes. On se dit aussi "catholique par défaut" (non pratiquant), une sorte de caractéristique de notre identité collective. Cependant, cet attachement au passé qui traduit le désir de faire partie d'une communauté s’érode. Un malaise persiste.
Issue d'un intérêt partagé pour le patrimoine religieux du Québec et d'une fascination pour le ton des images qui composent son imaginaire, la collaboration entre Annie-Ève Dumontier, Étienne Dionne et Gil Nault remonte à novembre 2008, première édition de leur exposition de photographies "Sacrement, la grâce sacramentelle de la pénitence". À travers une réappropriation des codes religieux, ils questionnent l'authenticité du sacré, son spectacle et les moyens de sa mise en scène.
Ils proposent ici une errance photographique ayant comme point de départ les espaces sacrés où se pratique et se renforce collectivement la foi catholique. En revisitant l’esthétique visuelle propre au catholicisme, leurs images renvoient à un passé pas si lointain de notre histoire, mais qui nous semble pourtant d’une autre époque à la lecture des textes du petit catéchisme. Un parcours fantomatique qui nous amène à nous demander si ce sont les églises désertes qui nous hantent ou si c’est nous qui hantons le paysage.
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