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DAVID K. ROSS « ATTACHÉ »
Dans cette nouvelle suite photographique intitulée Attaché, l’artiste québécois David K. Ross poursuit sa réflexion sur les coulisses de l’art et de la muséologie. Précédemment, avec Dark Rooms, Ross avait exploré des lieux où sont entreposés œuvres, caisses et matériaux d’art. Cette fois, il s’intéresse au système de mise en réserve et d’entreposage de l’œuvre d’art et met en pleine lumière des caisses de transport et d’entreposage de différentes institutions muséologiques.
RUNA ISLAM
Vedette montante de l’art contemporain, l’artiste britannique Runa Islam s’est fait connaître à l’international par sa participation à la Biennale de Venise en 2005 et comme finaliste au Turner Prize en 2008. L’exposition est une coproduction du Musée d’art contemporain de Montréal et du Musée d’art contemporain de Sydney, en Australie. Elle regroupe cinq installations filmiques de l’artiste, dont la présentation en première mondiale de Magical Consciousness, 2010, une commande des deux institutions.
Ross s’est plus spécifiquement intéressé à la concordance entre un jalon de la muséographie et un mouvement de l’histoire de l’art contemporain. En effet, depuis les années 1960, les galeries d’art publiques et les musées utilisent un code de couleur attaché à leur institution pour identifier leurs caisses d’entreposage et de transport d’œuvres. Ainsi, le rose était la couleur du MACM jusqu’en 1989, suivie du bleu violet après 1989, le jaune ocre pour le MBAM, le turquoise pâle pour le MBAO/AGO, le rouge pour le MBAC/NGC, le bleu profond pour le CCA et le bleu marine pour le MNBAQ. Chacune des couleurs de ce nuancier muséologique renvoie à ces institutions et en constitue pour ainsi dire l’attaché-case, d’où le titre de l’exposition « Attaché ».
Une nouvelle réglementation proscrit toutefois le recouvrement intégral des caisses. Un peu comme les artistes qui s’attachent à des technologies obsolètes, Ross a donc récupéré une dizaine de caisses vides et en a photographié un détail qu’il a agrandi presque au format réel de la caisse, de sorte qu’il est possible d’imaginer qu’une œuvre puisse y être déposée. Les images, en couleur et en haute résolution, font ressortir les textures et les surfaces de ces objets qui rappellent, étonnamment, les enjeux de la peinture abstraite des années 1950-1960, allant de l’expressionnisme abstrait au colour field painting, en passant par le monochrome.
L’artiste
David K. Ross est né en 1966 à Weston, en Ontario. Il vit et travaille à Montréal. Outre l’exposition Attaché au MACM, Ross présentait un peu plus tôt cette année Alhazen’s Problem au Institute for Contemporary Art, à Portland, et participera pour la quatrième fois au Festival international des Jardins de Métis. En 2009, il préparait avec Rebecca Duclos une exposition à la Galerie d’art Leonard et Bina Ellen de l’Université Concordia, intitulée As much as possible given the time and space allotted. En 2008, il faisait partie de la toute première Triennale québécoise ici même au Musée. Enfin, en 2007 son travail était présenté dans l’exposition collective Voir/Noir au Musée d’art de Joliette. Ses œuvres font partie de plusieurs collections particulières et publiques dont la Banque d’œuvres d’art du Conseil des Arts du Canada, le Musée national des beaux-arts du Québec et le Musée d’art contemporain.
Commissariat et catalogue
Josée Bélisle, conservatrice responsable de la Collection au Musée, est la commissaire de l’exposition. Une publication bilingue de 64 pages accompagne l’exposition. Elle comprend un texte de Josée Bélisle, un texte de Peter White, une liste des œuvres, une biobibliographie et des reproductions en couleur des œuvres. Le catalogue au prix de 19,95 $ est en vente à la Boutique du Musée et chez votre libraire.
À travers ses œuvres, l’artiste poursuit une réflexion sur l’histoire du cinéma expérimental, abolissant trames narratives et représentations au profit d’explorations visuelles. La présentation à Montréal se penche sur la fascination de l’artiste pour le cinéma comme dispositif. Elle comprend cinq installations filmiques en 16 mm réalisées au cours des six dernières années dont une œuvre de 2010 commandée par les deux institutions présentatrices et qui a pour titre Magical Consciousness. Il s’agit d’un film muet qui à la fois dissimule et révèle un écran qui s’avère un paravent japonais couvert de feuille d’or. Le film ayant été tourné en noir et blanc, l’or devient argent (le « silver screen » est également une métaphore du cinéma en général) et le paravent, le réflecteur d’une conscience imaginaire qui va à l’encontre de la mise en scène d’une narration.
Dans Assault, 2008, un homme est filmé en gros plan, face à la caméra, éclairé par des projecteurs de forte intensité, de différentes couleurs saturées. Untitled, 2008-2009 est une succession de gros plans sur une photographie floue… Avec The House Belongs to Those Who Inhabit It, 2008, Islam explore l’écriture avec un mouvement prenant pour sujet les graffitis de squatteurs qui signent avec cette phrase leur appropriation d’un lieu. Enfin, dans Be the First to See What You See As You See It, 2004, l’artiste suit une femme, dans une salle d’exposition, en train d’étudier du regard (puis de la main jusqu’à le faire tomber) un service à thé en porcelaine. Dans cette œuvre, l’artiste examine avec le ralenti la relation entre l’art, la galerie et le spectateur.
L’artiste
Née à Dhaka au Bangladesh, Runa Islam a complété une maîtrise en philosophie au Royal College of Art de Londres (2002-2004), après avoir fait un programme de résidence à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten à Amsterdam (1997-1998). Runa Islam vit et travaille à Londres où elle est représentée par la galerie White Cube. Depuis 1994, Islam a participé à de nombreuses expositions collectives un peu partout à travers le monde, dont la Manifesta 7 en 2008 et Modernologies au Museu d’Art Contemporani de Barcelone (MACBA) en 2009. Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions individuelles marquantes, notamment au MUMOK de Vienne (2008), au Camden Arts Centre à Londres (2005) et au Hammer Projects à Los Angeles (2006). Il s’agira de sa première exposition individuelle dans un musée autant au Canada qu’en Australie. Auparavant, le Prefix Institute of Contemporary Art de Toronto lui a consacré une exposition individuelle en 2005 et l’artiste a participé à une exposition collective à l’Art Gallery of Greater Victoria, en Colombie-Britannique, en 2009. En Australie, son travail a fait partie de l’Asia Pacific Triennial présentée à la Queensland Art Gallery, à Brisbane, en 2009-2010.
L’exposition Runa Islam est une coproduction du Musée d’art contemporain de Montréal (MACM) et du Museum of Contemporary Art de Sydney, en Australie (MCA). Les commissaires sont Mark Lanctôt, conservateur au MACM, et Rachel Kent, conservatrice au MCA. Les deux institutions présentent en première mondiale une nouvelle œuvre commandée conjointement à l’artiste et qui porte le titre Magical Consciousness.
L’exposition est d’abord présentée à Montréal, au Musée d’art contemporain du 21 mai au 6 septembre 2010. Par la suite, elle se rendra en Australie où elle sera présentée au Museum of Contemporary Art de Sydney du 19 août au 11 novembre 2010. Une publication conjointe bilingue de 144 pages accompagne l’exposition. Elle comprend des textes des commissaires Mark Lanctôt et Rachel Kent, une liste des œuvres, une biobibliographie, une documentation de l’œuvre commandée et des photos d’installations prises à Montréal. Le catalogue sera en vente à compter du 21 juin à la Boutique du Musée.
Série Point[s]de vueDans le cadre de la Série Point[s] de vue, une visite de l’exposition Runa Islam, en compagnie du commissaire et conservateur au Musée, Mark Lanctôt, aura lieu le mercredi 26 mai à 18 h (en anglais) et à 19 h (en français) dans les salles d’exposition. Gratuit.
Visites commentées
Des visites commentées de l’exposition sont offertes au public par l’équipe de l’éducation, tous les mercredis à 17 h, 18 h et 19 h 30 en français et à 18 h 30 en anglais ainsi que les samedis et dimanches à 13 h et 15 h en français ou en anglais. Gratuit.
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