« VIRTUALLY THERE » jusqu'au 12 Juin | until June 12
vernissage 8 Mai 15h00 | May 8 ~ 3:00PM
projex-mtl.com
Cette exposition présente le résultat du travail amorcé pendant deux résidences d’artiste, la première au Gushul Studio affilié à l’universtité Lethbridge en Alberta, (Blairmore, AB) ainsi qu’une autre au célèbre Banff Center. Ces deux résidences ont eues lieu entre les mois d’août et septembre 2009.
À un moment où nous sommes submergés par une incroyable quantité d’information, de statistiques, de graphiques et de modèles qui tentent d’illustrer et d’expliquer le monde, l’expérience du sublime semble limitée si même possible. Des tragédies comme des tremblements de terre ou bien des irruptions volcaniques nous rappellent comment l’être humain est dépassé par la dimension énorme, grandiose de ces évènements. Pour plusieurs, une façon de connaître le sublime peut-être de voler au-dessus d’une chaîne de montagnes, quelque part, entre l'intimidation et l’incommensurable beauté que ces espaces inspirent en nous, nos sens deviennent confondus.
This exhibition represents the culmination of work realized during residencies at the Gushul Studio (Blairmore, AB) and at The Banff Centre between August and November 2009.
Virtual Explorations of the Sublime, by Noni Brynjolson
At a time when such an incredible amount of data, statistical information, charts, graphs and models can regulate and monitor the natural world, sublime experiences seem limited, if even possible. From time to time, events like earthquakes and volcanic eruptions remind us of our smallness in the world. For many people, a more common first experience approaching the sublime might be flying over a mountain range. Somewhere between the terror of such vast, overwhelming spaces and the sheer sense of awe and beauty they inspire in us, our senses become confounded.
Avec ‘Virtually there’ les nouvelles œuvres de Andreas Rutkauskas présentent l’écart entre l’esthétique du sublime telle que perçue et réalisée par l’artiste et l’imagerie visuelle technologique qui tente de la simuler et de la rationaliser. Plusieurs images des Montagnes Rocheuses de l’ouest Canadien créés utilisant les images offertes par Google Earth sont présentées. L’artiste est physiquement absent de ces œuvres des quelles transpire un dosage de sensations étranges qui incluent distance et familiarité. Les images de Google Earth sont composées d’images prises de satellites combinées avec des images de photographie aérienne, donc le point de vue de ces images est réalisé à partir d’une perspective très vaste, comme dans la pièce N 51° 20' 54" W 116° 12' 26". Cette possibilité d’avoir accès à de telles perspectives à partir de l’internet qui nous permettent d’explorer le monde sans les inconvénients ou risques que les explorateurs doivent faire face. Des instants de temps et d’espace réels sont capturés photographiquement pour produire des scènes qui apparaissent surgir de consoles de jeux-vidéo dans la façon qu’ils simulent le monde naturel.
La présence virtuelle évoquée par le titre de l’exposition suggère la longue histoire de la réalité virtuelle en art. De la création des scènes réalisées par des artistes sur les murs des grottes de Lascaux, aux fresques des cathédrales jusqu’au décors de cinéma d'opéra ou bien du théâtre, les artistes ont utilisés des stratégies d’illusion et d’immersion avec l'exploration de certaines d’images. L’historien de l’art Oliver Grau a même suggéré que la ‘réalité virtuelle constitue le cœur de la relation des humains aux images.’ (1.) D’autres artistes ont utilisés ces éléments pour exprimer le sublime. Albert Bierstadt, un peintre Américain du 19ème siècle, utilisait des canevas de très grands formats qui épataient le spectateur. Les Montagnes étaient un élément commun dans ses tableaux, symbolisant les territoires naturels et non domestiqués. Plusieurs de ses contemporains se sont appliqués à cette forme de peinture panoramique, un phénomène populaire. Les spectateurs étaient entourés d’une scène peinte, faisant l’expérience par la même occasion une perspective de vision panoptique. Plusieurs des artistes impliqués avec ce genre de travail étaient inspirés par le Romanticisme Allemand, et spécialement l’œuvre du peintre Caspar David Friedrich.
Les Montagnes, sont un paradigme classique de nature sublime, et de nombreux artistes (incluant Friedrich) ont tentés de représenter leur beauté ainsi que leur mystérieux pouvoir. Il est intéressant de constater l’utilisation que Andreas Rutkauskas fait des différents outils que la technologie actuelle lui offre, nous offrant l’opportunité d’être témoin d’une image contemporaine du sublime, des déplacements effectués pour réaliser ces œuvres, résultant d'observations et d'enregistrements avec divers outils de cette expérience hors du commun. En composant ces images de montagnes, l’artiste fait des choix esthétiques qui reflètent ses goûts personnels ainsi que les limites de l’outil photographique avec lequel l’image est d’abord capturée. Bierstadt ajustait la couleur et la saturation de ses tableaux, et cette manipulation continue encore avec la photographie digitale. Les photographies que Rutkauskas a composée présentent des exemples majestueux de la région qu'il documente. Une surprenante luminosité donne au spectateur l'accès à une image remplie d'information. Un exemple de cette bande uniforme de couleur est retrouvée dans les trois photographies titrées : N 45° 28' 34" W 73° 37' 18".
Traduites en images digitales, ces scènes deviennent encore plus idéalisées, les pixels remplacent la terre, l’eau et le ciel. Le point de vue suggéré par les photographies rappellent la réflexion de Ralph Waldo Emerson à propos de la transcendance suggérée par la perspective sublime : “Je deviens un œil transparent ; je suis immatériel, je vois tout. (2.)
La citation de Emerson capture l’essence de la présence malgré l’absence physique qui définit la réalité virtuelle, et qui peut être entrevue dans l’utilisation que Andreas Rutkauskas réalise avec Google Earth. Comme contrepoint au plaisir visuel conféré par les photographies, l’artiste inclus trois œuvres sur papier qui traduisent précisément avec le dessin ses périples à travers les montagnes, qui sont également de véritables exploits physiques et d’audace. Ces dessins ont put être réalisés avec la compilation de centaines de coordonnées telles que transmises par le GPS que l’artiste utilise pour le guider dans ses ambitieuses marches dans les montagnes. Un livre d’artiste également présente toute cette information de façon ‘anti-esthétique’, ce qui a aussi l’effet de déconstruire les photographies en exposant la matrice monotone de données derrière le spectacle grandiose. Rutkauskas présente également deux vidéos réalisés avec Google Earth qui simulent deux randonnées véritables de l’artiste à travers les Montagnes, d’où il a put prendre les images qu’il nous présente. Les dessins, vidéos et un livre d’artiste rappellent les bases conceptuelles de cette exposition. Ils représentent le mouvement du corps à travers le temps et l’espace, quelque chose qui est suspendu dans les photographies digitales.
Vues ensembles, nous sommes témoins d’une exploration du sublime aspect des Montagnes, telles que vues à travers la lentille de sources photographiques appropriées. Ce qui ressort de cette utilisation créatrice de nouveaux médias est une reconsidération entre la présence et l’absence, la physicalité et la virtualité.
Notes:
(1.) Oliver Grau, “Introduction,” Virtual Art: From Illusion to Immersion (Cambridge: MIT Press, 2003): 5.
(2.) Emerson, “Nature,” (1836) The Collected Works of Ralph Waldo Emerson (Charlottesville: InteLex Co., 2008): 10.
In Virtually There, works by Andreas Rutkauskas illuminate a split between the aesthetics of the sublime, and the visual imaging technologies which attempt to simulate and rationalize it. Included are several photographic images of the Rocky Mountains, created using Google Earth. The artist is physically absent from these works, which gives them a feeling of disembodied remoteness. Google Earth images are composed from satellite and aerial photography, and so the viewpoint of the photographs is from a very lofty perspective, as in the piece N 51° 20' 54" W 116° 12' 26". The ability to access such views over the internet allows one to explore the world without any of the physical discomforts or risks that explorers once faced. Moments in real time and space are captured photographically and turned into scenes which are video-game-like in their simulation of the natural world.
The virtual presence brought up by the exhibition title suggests the long history of virtual reality in art. From cave paintings to cathedral ceilings to renaissance paintings to cinema, artists have used strategies of illusion and immersion in their exploration of images. Art historian Oliver Grau has even suggested that “virtual reality forms part of the core of the relationship of humans to images.” (1.) Other artists have used these elements in expressing the sublime. Albert Bierstadt, a 19th century American painter, used huge canvases which overwhelmed viewers. Mountains were a common feature in his paintings, as they symbolized the supposedly wild and untamed frontier. Many of his contemporaries were involved in panoramic painting, a popular phenomenon. Viewers of these panoramas would be surrounded by a painted scene, thereby embodying a panoptic position. Many of the artists involved in this work were inspired by European romanticism, especially the work of German painter Caspar David Friedrich.
Mountains are a classic example of sublime nature, and countless artists throughout history (including Friedrich) have represented their power and beauty. This history is intriguing when considering Rutkauskas’ use of Google Earth imagery. By composing these images of mountains, he makes aesthetic decisions that reflect both his own taste, and the constraints of the remote photography which originally captured the image. Bierstadt adjusted the colour and saturation of his paintings, and this enhancement process continues in digital photography. The photographs that Rutkauskas has composed portray picturesque examples of the region, in terms of weather, light and colouring. An example of this is the uniform band of blue sky in the three photographs titled N 45° 28' 34" W 73° 37' 18". Translated into digital images, the scenes become even more idealized as pixels replace earth, trees, water and sky. The viewpoint suggested by the photographs brings to mind Ralph Waldo Emerson’s reflection on the transcendence provided by the sublime perspective: “I become a transparent eyeball; I am nothing; I see all.” (2)
Emerson’s quote captures the sense of presence despite physical absence that defines virtual reality, and which is seen in Rutkauskas’ creative use of Google Earth. As a counterpoint to the visual pleasure afforded by the photographs, the artist has included several stark prints which represent real, physical journeys through the mountains. These track drawings were created by compiling hundreds of GPS coordinates. An artist book presents this un-aesthetic visual information, which has the effect of deconstructing the photographs and exposing the monotonous matrix of data behind the spectacle. Rutkauskas’ two videos depict customized tours taken on Google Earth, which also simulate actual journeys through the mountains pictured. The drawings, videos and artist book emphasize the conceptual underpinnings of this body of work. They represent the movement of the body through time and space, something which is suspended in the digital photographs.
Viewed together, we witness an exploration of the sublime aspects of mountains, seen through the lens of appropriated photographic sources. What comes out of this creative use of new media is a reconsideration of the relationship between presence and absence, physicality and virtuality.
Notes:
Oliver Grau, “Introduction,” Virtual Art: From Illusion to Immersion (Cambridge: MIT Press, 2003): 5.
Emerson, “Nature,” (1836) The Collected Works of Ralph Waldo Emerson (Charlottesville: InteLex Co., 2008): 10.
Commentaires