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* english follows ~ En tant que Montréalaise dont la famille a émigré de l’Inde au début des années 1980, la dualité du bagage culturel de Mona Sharma est une inspiration cruciale dans sa pratique. Son travail est une recherche sur l’appropriation personnelle en lien à l’identité. Il ne porte pas seulement sur la prise de contrôle de qui nous sommes, mais s’intéresse aussi aux circonstances dans lesquelles nous cédons ce contrôle.
L’exposition Le mariage est une série de tableaux entreprise il y a deux ans, dont le thème résulte de son récent mariage, un des évènements les plus chargés d’émotion de son vécu. Cette série offre à la fois des images romantiques et des scènes de carnage qui – même si parfois exagérées – évoquent les aspects positifs et négatifs de ce rituel sacré. « Comme Hindoue se mariant en dehors de ma caste, de ma culture et de ma race, mon appréhension la plus paradoxale n’était pas d’être déçue du mariage, mais plutôt, qu’il ne rencontrerait pas les attentes enracinées dans une culture et un passé avec lesquels je n’entretiens plus aucun dialogue. La création de ces œuvres m’a permis de composer avec la peine et la frustration d’avoir à rompre avec mon milieu d’origine. »
As a Montrealer whose family emigrated from India in the early 80s, the duality of Mona Sharma’s cultural background has remained a crucial inspiration in her practice. In a broad sense, her work has evolved into an investigation of ownership in terms of identity. It does not only deal with seizing control over who we are, but also examines the circumstances in which we relinquish that control.
The Wedding is an ongoing narrative painting series created in the past two years, with a theme that emerged as a result of her recent marriage, one of her life’s most emotionally charged events. The series is marked by images of both romance and carnage alluding, albeit in exaggerated form, to both the positive and negative aspects of this sacred ritual. “As a Hindu marrying out of caste, culture and race, the most troubling concern I had was not that marriage would fall short of my expectations, but that somehow it would not live up to a standard rooted in a culture and past with which I could share no dialogue. Through these works, I have been able to deal with the pain and frustration of being forced to cut ties with where I come from.”
La série se déroule de manière très théâtrale. La préoccupation principale de Mona Sharma n’est pas de créer un espace où l’esprit des spectatrices et spectateurs peut vaguer, mais de construire une scène sur laquelle les personnages peuvent jouer leurs rôles. Des ruptures abruptes s’opèrent entre le premier plan, l’arrière-scène et l’espace entre les deux. Des matériaux ajoutant du relief – corde, bois, papier – sont introduits sans volonté d’illusion, brisant ainsi la sérénité du plan pictural et soulignant le récit qui s’y développe. Ses tableaux s’inspirent des motifs sculpturaux religieux tirés de nombreux temples hindous qu’elle a pu visiter lors de ses passages en Inde.
En se mettant en scène à la fois comme mariée, marié et rival, Mona Sharma permet au spectateur de voir de telles situations sous des angles différents. La famille du marié incarnée en amas de squelettes fait allusion au fardeau de devoir entretenir les coutumes d’une époque révolue. Par ailleurs, en représentant la majorité des demoiselles d`honneur et autres invitées en personnes occidentales blanches, Mona Sharma tente d’exprimer l’aliénation de vivre un rituel oriental aussi lourd de sens dans un environnement occidental. Ces éléments se conjuguent pour composer un environnement fortement dramatisé qui est sur le point de s’effondrer.
« Quelle que soit la culture, le mariage n’est jamais une partie de plaisir. C’est un conflit en évolution entre les idéaux traditionnels et les nouvelles réalités qui gouvernent notre conception de la famille et de la société en général. »
Mona Sharma vit et travaille à Montréal. Elle est présentement inscrite au programme de maîtrise en arts visuels à l’Université Concordia. Elle compose des récits peints et dessinés et pratique également la sculpture. Ses oeuvres ont été montrées chez Dare Dare (2009), à la Galerie VAV (2007), à la Galerie Warren G. Flowers (2002, 2004) et chez Art mûr (2006). Le mariage est sa deuxième exposition solo.
The series plays out in a very theatrical manner. Mona Sharma is less concerned with creating a space in which the mind of the viewer could wander than with building a stage on which characters could act out their roles. Shifts in fore-, mid- and background are abrupt. Relief materials such as string, wood and paper are introduced with little regard to illusionist elements, breaking the serenity of the picture plane and placing greater emphasis on the unfolding narrative. These paintings are largely inspired by religious sculptural motifs present in many Hindu temples that she visited on trips to India.
She uses variations of herself to portray the bride, groom and the rival suitor in order to give license to one’s ability to view such situations from various standpoints. The representation of the groom’s family as a mass of skeletons relates to the burden of upholding the standards of a bygone era. In addition, the use of primarily Caucasian models to depict bridesmaids and other guests is an attempt to address the alienation of experiencing such a weighted Oriental ritual in an Occidental environment. Everything comes together to present a heavily-staged environment on the verge of collapse."Marriage is no breeze in any culture. It is an evolving conflict between traditional ideals and new realities that governs our view of family and society as whole."
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