* english follows ~ La série de photos de Tony Fouhse intitulée «User» montre des portraits et des tableaux photographiques d’une communauté carrément invisible dans une ville connue pour son Festival des Tulipes et ses fonctionnaires polis ; ces photos implacables qui mettent en évidence des toxicomanes indigents vont à rebrousse-poil de l’image touristique bien orchestrée que nous avons de notre capitale nationale. Prises à quelques pas de la colline parlementaire d’Ottawa, ces images remettent en question les scénarios de télévision qui montent des consommateurs de crack dans le but d’aller dans le sens du remède culturel du «je dis non aux drogues». | Tony Fouhse's "User" features photographic portraits and tableaux of a community that is for all intents and purposes invisible in a city known for its Tulip Festival and polite bureaucrats; these unsparing images of down and out drug users belie the carefully crafted, tourist-friendly, photo-op image of our national capital. Taken barely a stone's throw from Ottawa's Parliament Hill, they call into question a made-for-tv representation of crack addicts that serves primarily to reinforce the cultural panacea of "just saying no" to drugs.
« USER » 6 au 27 juin | June 6 to 27
vernissage 6 juin 15h00 | June 6 ~ 3:00PM
inplainsight.ca
En tant que spectateur il peut être réconfortant de penser que notre voyeurisme a été approuvé, voire même sollicité par des individus au sein d’un groupe marginal que la photographie nous a, si ce n’est pour un bref moment, permis de pénétrer. De la même manière, il est réconfortant que «l’un de nous» agisse, en toute sécurité pour nous, en tant qu’intermédiaire entre les consommateurs d’images que nous sommes et «l’Autre». Il est tentant de comprendre les portraits de Fouhse comme un moyen de faire valoir l’humanité des sujets représentés et, par là même, contrecarrer le déséquilibre caractéristique du rapport photographe-sujet.
Plutôt que de s’arrêter à des antidotes vides qui seraient destinées à calmer le mal-être potentiel de son public, les portraits provocateurs «User» de Tony Fouhse exigent des spectateurs qu’ils considèrent tous les usagers auxquels la série titre se réfère. Fouhse comprend que ses images apportent la preuve matérielle de ses relations soutenues avec ses sujets ; il reconnaît aussi que la photographie représentant des personnes avec qui le regardeur ne veut pas s’identifier a le potentiel et devrait même évoquer des problèmes qui rendent mal à l'aise. «User» adresse de plein fouet la dynamique du pouvoir découlant de l’utilisation de l’image de l’autre à des fins personnelles, qu’il s’agisse de fins artistiques ou documentaires.
As a viewer, it can be comforting to think that our voyeurism has been condoned and even invited by individuals within a marginalized group that photography has, if only for a moment, allowed us to penetrate. Equally comforting is the sense that "one of us" is acting as a safe intermediary between ourselves as image consumers, and the "Other." It is tempting to understand sympathetic portraiture such as that of Fouhse as providing agency to its subjects, returning to them their "humanity," and thereby countering the inherent imbalance in the photographer-subject relationship.
Rather than settling for these empty antidotes for his viewers’ potential unease, the provocative portraits of Tony Fouhse's "User" demand that the spectator consider all those to whom the series title might refer. Fouhse understands his images as providing trace evidence of the on-going relationships he has developed with his subjects, but also acknowledges that photography depicting persons with whom the viewer may not want to identify can, and should, evoke uncomfortable questions. "User" addresses head-on the power dynamic inherent in using another's image for one's own purpose, be it artistic or documentary.
Excellent take on a great exhibit.
Thanks.
Ari Tapiero, photographer
Rédigé par : Ari Tapiero | 08/06/2009 à 14:15
Magnifique commentaire !!
Merci.
Guy Berube, directeur
La Petite Mort Gallery, Ottawa
Rédigé par : Guy Berube | 05/06/2009 à 12:33