Mes débuts
J’ai commencé à dessiner avec ma mère, avant l’école primaire. À 10 ans, j’ai gagné un concours de dessin. Le mien venait de mon imagination alors que ceux des autres étaient des reproductions. Puis, j’ai fait ma première sculpture à 24 ans. Mais, quand on est jeune, on ne connaît pas vraiment ça. L’art populaire, c’est plus philosophique que technique. Et je pense qu’il faut un certain vécu pour pouvoir sculpter.
Latitude dans la créativité
Toute ma vie, j’ai côtoyé les sciences exactes. Ce que je trouve formidable, avec l’art populaire, c’est que si tu as envie de faire un chat qui n’a pas vraiment l’air d’un chat, ce n’est pas grave ! Tu as de la latitude; tu n’es pas dans un cadre; tu as toute la liberté voulue. Je ne veux pas être encadré. Je ne veux pas être obligé d’arriver à un résultat X.
L’art populaire
L’art populaire est un art simple, tout comme la vie devrait l’être. Aimer l’art populaire, c’est accepter que les choses soient simples. Aimer l’art populaire, c’est aussi accepter l’imperfection et en venir à l’aimer. Il serait temps, à présent, que l’art populaire soit reconnu, à juste titre, comme un art égal aux autres types d’art : on aime ou on n’aime pas. Ce qui me convient parfaitement dans l’art populaire, c’est que j’ai droit à l’erreur. Nous avons tous la tâche de motiver la relève par nos réalisations.
Partager mes souvenirs
Quand je gosse un personnage ou des animaux, je me soucie premièrement de leur donner une âme. Gosser une pièce d’art, pour moi, est une activité très intime. Je serais incapable de faire quoi que ce soit en présence d’autres personnes. Quand je suis seul dans mon atelier sans fenêtre, je me retrouve seul avec moi-même; je plonge dans mes souvenirs et je retrouve de beaux moments. Et c’est ce qui sort de mes mains : un partage de mes souvenirs. Chez moi, entouré de mes créations, j’ai l’impression de vivre en gang. Ça doit être la raison pour laquelle je ne ressens pas le besoin d’être avec d’autres.
Biographie
Né à Arvida, le 21 octobre 1954. Au milieu des années 1970, il crée ses premières œuvres. Il découvre alors qu’il peut marcher sur les traces de son grand-père, un patenteux. Le hasard lui impose un séjour chez son cousin, dont l’atelier jouxte sa chambre. Il commence à sculpter, simplement pour s’amuser. Il accumule les pièces jusqu’au jour où il a l’audace d’aller les vendre chez une antiquaire de la région de Québec. Il sculpte un grand nombre d’objets fantastiques inspirés de la nature, mais les grandes villes demeurent pour lui d’importantes sources d’inspiration.
propos recueillis par Jean-François Blanchette
conservateur, Musée canadien des civilisations
fedak.talkspot.com
J'aime beaucoup ce que M. Fedak fait. Ses sculptures ont l'air de l'art populaire mais il y a beaucoup plus; l'expression de ses personnages est souvent naïve mais sa facture emprunte beaucoup aux techniques professionnelles. Son style est savoureux et charmant.
J'ai rencontré M. Fedak au Musée Canadien des civilisations à Gatineau lors du vernissage mémorable de la grande exposition sur l'art populaire "Du coq à l'âme" en juin 2008. J'y accompagnais mon père Léon Bouchard de Roberval, co-vedette de M" Fedak. Je me propose d'aller le voir dans son atelier en 2010.
Rédigé par : Martin Bouchard | 05/01/2010 à 20:45
Bonjour,
J'adore les pièces de Fedak.On sent la richesse de réflexion, la sensibilité et le souci du travail bien fait.
Je vis avec 12 de ses pièces. La dernière acquise est d'aujourd'hui le 12 septembre 2009. Il s'agit de la sauterelle verte.
La maison respire la fraîcheur et la jeunesse de son oeuvre.
Je le remercie de me procurer tant de poésie et je lui souhaite longue vie en santé et en créativité
Merci
Luce Harnois-Soucy
Rédigé par : Luce Harnois-Soucy | 12/09/2009 à 20:51
Bravo. Son art est formidable....et ses propos tellement juste et remplis de sagesse.
Rédigé par : marc | 09/06/2009 à 19:05