« TRANSFRIABLE - LA MARCHANDISE A L'OEUVRE » Pensé dans les termes d’une entreprise multinationale de livraison et d’expédition, Transfriable procède, depuis plus de cinq ans, à l’envoi de colis dont le contenu volontairement fragile est mis à l’épreuve lors du transport routier, maritime ou aérien. Après plusieurs volets de ce projet à l’international (Mexique, Belgique, Singapour), Transfriable inaugure sa filiale montréalaise dans l’espace d’exposition de CLARK qui, pour l’occasion, fait office de bureau de réception pour une vingtaine de livraisons parvenues de l’étranger. Parmi les boîtes déballées sur les lieux, un grand aquarium, envoyé par conteneur directement du port de Singapour, révèle l’ampleur du risque couru. De fait, l’ensemble de la marchandise laissée à découvert dans la galerie permet d’entrevoir non seulement des objets vulnérables aux mouvements brusques (verres, céramiques, porcelaines, etc.), sans les emballages nécessaires à leur protection, mais également des boulons et des écrous rajoutés à l’intérieur des boîtes afin d’augmenter leur « coefficient de difficulté », diminuant ainsi les chances de recevoir les articles intacts.
« HISTOIRES DE LUMIÈRES » Le regard que pose Karen Trask sur les notions d’absence et de vide défie la charge théorique de ces concepts hautement référentiels. Dans un vocabulaire épuré, au sein duquel la couleur blanche a une indéniable portée symbolique, l’artiste aborde le passage du temps et investit la question de l’existence dans la durée. Si l’écriture a toujours été centrale dans la pratique de Trask, Histoires de lumières en propose une extension vidéographique exigeant du spectateur une lecture à la fois réflexive et contemplative. Réalisée lors d’une résidence de recherche à Paris, une première vidéo projetée en coin de mur dans la salle d’exposition présente des ombres en mouvement, filmés dans une chambre à proximité de la Seine. Le caractère fuyant et fragmenté de ces ombres ne laisse en rien deviner qu’il s’agit de la captation nocturne du jeu de lumière produit par les bateaux-mouches qui parcourent le célèbre cours d’eau. Entre ces images troubles, apparaît régulièrement une silhouette anonyme, debout près de la fenêtre. Ces apparitions obscures, intangibles, combinées au rythme circulaire du montage et de la bande sonore, ont pour effet ramener en surface le thème central de l’installation : le rien. Ce mot, multiplié et découpé dans une pièce de fin papier blanc, figure au mur adjacent comme un rappel silencieux, presque transparent, de ce dont il est réellement question. Comme le souligne l’artiste : « Pour explorer le rien, il faut des moyens "presque-rien" ».
7 mai au 13 juin | May 7 to June 13
vernissage 7 mai 20h00 | May 7 ~ 8:00PM
clarkplaza.org
http://whitney.org/www/2008biennial/www/?section=artists&page=artist_beshty
Rédigé par : x x | 04/05/2009 à 09:47